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 fonctions, et jouissent d’un principe vital très-marqué,  et de la  
 faculté de reproduire leur semblable; on les  a compris sous la  
 dénomination générale d'êtres organiques. Quoique très-diversifiés  
 dans leur structure ,  ces  êtres paroissent  formés  sur  un  
 plan uniforme  : ils ont la faculté d’intervertir, en plusieurs cas ,  
 les loix ordinaires  de la physique  et  de la  chimie,  et  peuvent  
 en particulier, tant que leur force vitale existe, résister à la putréfaction  
 : ils s’approprient ou changent en  leur propre  substance  
 les molécules des corps étrangers :  ils sont nécessairement  
 composés  de parties dissemblables, les unes  solide?,  les autres  
 liquides  :  la  structure  de leurs  parties,  quoique  très-variée,  
 offre toujours une sorte de  régularité ,  sans montrer cependant  
 les formes anguleuses  propres  aux cristaux : la composition  de  
 ces parties présente plusieurs combinaisons chimiques d’une nature  
 particulière, et que la synthèse ne peut imiter, etc. 
 Les êtres organisés se partagent eux-mêmes en deux classes,  
 connues sous les noms de végétaux et à’animaux. 
 5.  Les Animaux sont des êtres organiques, pourvus de sensibilité  
 et de volonté, capables de mouvemens spontanés , qui ne se  
 nourrissent ordinairement que  de substances qui ont été organisées  
 , qui la plupart font entrer ces substances dans leur corps  
 au  moyen  d’un  petit  nombre  d’ouvertures  destinées  à  cet  
 usage,  qui  les enferment  dans  un  sac  commun où  les  parties  
 vraiment alimentaires sont absorbées  par des  pores intérieurs ,  
 et  d’où  le  résidu  est chassé  en  dehors ;  qui,  étant la  plupart  
 munis d’un centre commun , ne peuvent être facilement séparés  
 en plusieurs  êtres vivans;  qui,  ayant un terme à leur  accroissement  
 ,  et une circulation des sucs dans les mêmes vaisseaux,  
 ont aussi un  terme nécessaire à leur existence,  savoir celui où  
 les vaisseaux s’obstruent ou s’endurcissent;  qui se reproduisent  
 au moyen d’organes  sexuels permanens pendant toute la durée  
 de la vie,  et dans la plupart employés plus d’une fois; qui enfin  
 opèrent cette fécondation, au moyen d’un liquide non renfermé  
 dans de petites coques  d’apparence pulvérulente. 
 4-  Les J^êgétaux ou les Plantes,  sont des êtres organiques ,  
 dépourvus de sensibilité, incapables d’aucuns mouvemens volontaires  
 , la plupart fixés au  lieu de leur naissance,  qui  se  nourrissent  
 généralement des substances inorganisées les plus généralement  
 répandues dans  la  nature, telles  que l’eau et l’air ;  qui  
 absorbent ces substances par des  pores nombreux  placés à leur 
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 surface extérieure,  et ne les renferment point dans un sac particulier  
 situé à  l’intérieur  du  corps ;  qui,  étant  dépourvus de  
 centre  commun,  peuvent  être  facilement séparés en plusieurs  
 êtres  vivans;  qui,  n’ayant pas de terme  à leur accroissement  
 ni de  vraie circulation,  n’ont pas non plus de terme nécessaire  
 à  leur  existence;  qui  se  reproduisent  au  moyen  d’organes  
 sexuels ,  toujours  détruits  après  chaque  fécondation,  et  employés  
 une  seule fois ;  qui enfin  opèrent cette fécondation,  au  
 moyen  d’un  fluide  rénfermé  dans  de  petites  coques,  dont la  
 réunion ressemble à  de la poussière. 
 Ces différens caractères des animaux  et des  végétaux,  sont  
 nécessairement liés; de telle sorte, que  l’un  d’entre eux  étant  
 «donné,  on  peut,  par  le  raisonnement,  en  déduire  tous  les  
 autres. 
 5.  L’élude de  tous les êtres dont  nous  venons de parler,  est  
 i’objet de cette branche intéressante de nos connoissances ,  que  
 l’on nomme Histoire naturelle, et que l’on divise ordinairement  
 en trois parties differentes, relatives aux trois grandes classes que  
 nous avons formées ci-dessus, ou aux trois règnes de la nature.  
 Ces parties sont,  r°., la Minéralogie, qui t raite des corps inorganiques; 
   2°. la Botanique,  quia pour objet la connoissance  des  
 végétaux;  5°. I»Zoologie,  ou l’étude du règne animal. 
 Après cette courte exposition, que j’ai  cru devoir présenter,  
 pour donner une idée plus nette du règne végétal par sa comparaison1  
 avec les règnes voisins, je m’arrête à la Botanique seule,  
 qui est l’objet direct de cet ouvrage. 
 6. L’étude  des Plantes (et cette division est aussi  applicable à  
 celle des animaux ) présente trois points de vue très-distingués  
 l’un de l’autre,  et qui forment trois genres de connoissances. 
 Le  premier  comprend  l’observation  des  plantes,  eu  tant  
 qu'erres vivans : cette étude porte le nom particulier de Physique  
 végétale, ; et  se  compose  de  deux branches , savoir , la  
 structure ou la composition générale des organes des végétaux ,  
 et le  jeu ou l’action  de  ces mêmes  organes.  La  première  de  
 ces deux branches a reçu,  par analogie  avec le règne animal,  
 le nom impropre  d’Anatomie , et la seconde celui de Physiologie  
 , qui n’est guère plus exact. 
 Le second point de vue sous lequel on peut envisager l’étude  
 des plantes,  et  qui  a reçu le nom  de Botanique,  proprement