?6 P R I N C I P E S D E B O T A N I Q U E ,
quefois comme les feuillets d’un livre j les couches extérieures
■ qui ont acquis toute la dureté qu’elles peuvent avoir, et qui sont
analogues au bois, portent le nom spécial de couches corticales.
50. En dehors de ces couches corticales , on trouve une couche
de tissu cellulaire qui est réellement une moëlle extérieure,
et qui communique avec la moëlle intérieure. C’est ce tissu
cellulaire qui, très-développé dans le chêne-liège, fournit la
matière connue sous le nom de liège. Les cellules externes
de ce tissu étant continuellement exposées à l’air , s’endurcissent,
se dessèchent, et leurs parois extérieures forment une
membrane continue et en apparence distincte du reste de l’écorce
j elle a recule nom d’épiderme, de surpeau, de membrane
cutanée ou de cuticule (epiderma), et a été long-temps regardée
comme un organe distinct. Cette prétendue membrane se retrouve
dans tous les végétaux et dans tous les organes de végétaux
exposés à l’air j elle manque dans les plantes et les
parties de plantes submergées ou très-fugaces, parce que leurs
cellui es extérieures n’ont pu ni se dessécher , ni s’endurcir.
Lorsque plusieurs rangs de cellules s’endurcissent et se dessèchent
, alors la tige a plusieurs épidermes , comme dans les
vieux troncs de bouleau. La manière diverse dont l’épiderme
s,e rompt, tantôt en long, et tantôt en travers, dépend de la
direction en longueur ou en largeur qui a été imprimée aux
cellules par l’accroissement de l’arbre. Cette loi n’offre d’exceptions
que dans les plantes dont la tige est munie d’angles
saillans ou de nervures prononcées qui forcent l’épiderme à se
fendre en long , quel que soit le mode d’accroissement de
la tige.
A R T I C L E I I I .
Tige des Monocotylèdones.
51. La structure des monocotylèdones , qui n’est connue que
depuis les belles découvertes de M. Desfontaines, est beaucoup
plus simple que celle des dicotylédones. On n’y trouve ni
moëlle , ni prolongemens médullaires, ni corps ligneux, ni
écorce véritablement distincts. Pour avoir un emblème grossier
de leur organisation, imaginons que le corps ligneux d’une
dicotylédone vienne à s’évanouir , que l’écorce continue à
croître par l’addition de nouvelles couches placées à l’intérieur ,
que toutes ces couches soient peu ou point distinctes les unes
D E S C R I P T I O N DE S ORGANE S . fÿ
îles autres, et nous aurons une idée de la structure générale
d’une monocotylédone j nous concevrons ainsi comment leurs
fibres extérieures sont les plus âgées, par conséquent les plus
dures , et à l’état de bois parfait j comment les intérieures,
étant les plus jeunes , sont les plus molles, les plus flexibles ,
et à l’état d’aubier j comment la tige, n’étant pas formée de
couches superposées , conserve pendant toute sa vie une forme
cylindrique j comment les couches extérieures étant devenues
ligneuses, c’est-à-dire mortes , et n’étant plus susceptibles de
végétation, la tige ne peut croître que par la sommité j comment
enfin , pour juger de l’âge d’un tronc de monocotylédone,
on doit compter, non les couches intérieures , puisqu’elles
ne sont point distinctes, mais les impressions circulaires sou*
vent marquées en travers sur sa tige.
52. La coupe transversale d’une monocotylédone présente des
Vaisseaux ou des fibres tantôt éparses , tantôt disposées par faisceaux
; chacune de ces fibres est toujours entourée par un
tissu cellulaire qui est plus abondant dans l’intérieur du tronc,
c’est-à-dire à l’entour des jeunes fibres , et qui remplace ainsi
la moëlle des dicotylédones j les cellules extérieures du tronc
se dessèchent et s’endurcissent comme dans les dicotylédones,
et forment ainsi un épiderme plus ou moins épais.
33. On peut distinguer plusieurs sortes de tiges parmi les mo-
nocotylédones , et comme elles s’éloignoient beaucoup des
formes ordinaires_aux plantes de nos climats, on en a désigné
plusieurs sous des noms particuliers.
i°. La tige des palmiers qu’on retrouve dans les Yucca, etc.,‘
est forte, droite, ligneuse j elle a reçu le nom de stipes et de
caudex; elle est toujours couronnée par un faisceau de feuilles qui
naissent constamment à l’intérieur les unes des autres, de sorte
que les plus anciennes sont chassées à l’extérieur par les plus
jeunes , -et que la tige ne semble être qu’un faisceau de pétioles.
54.2°. La tige des asparagées diffère de la précédente par sa
foiblesse, et parce que les feuilles naissent çà et là le long de
la tige j sa structure est encore peu connue.
55. a°. La tige des fougères est tantôt d'roite , ligneuse et verticale
comme celle des palmiers ; tantôt foible et grimpante
comme celle de certaines asparagées -, tantôt couchée ét rampante
à la surface du sol ou dans la terre j elle paroît composée
de faisceaux de fibres qui exsudent U9 suc brun et