
 
		,So  P R I N C I P E S   DE   B O T A N I Q U É . 
 <jui a c o n s om m é  huit fois ,  et le charme ,  six fois son volume de  
 gaz2 1o4x.i gCèen eg.az oxigène, inspiré par les parties vertes des plantes ,  
 n’y  reste  point  à  l’état  élastique;  car  ni  la  chaleur,  ni  la  
 pompe  pneumatique ne le  font  dégager  :  il  ne s’incorpore pas  
 dans la partie solide de la plante elle-meme, puisque 1 action de la  
 lumière  le  dégage  facilement. Il  paroît  donc qu’à  1 époque  de  
 l’inspiration ,  il s’incorpore avec le carbone surabondant ;  qu il  
 forme de l’acide carbonique qui se dissout dans  l’eau de végétation  
 ;  que , pendant le jour,  cet acide carbonique est exhale ,  
 et  qu’il  est  décomposé  dans  l’acte  de  l’expiration. Alors ,  la  
 plante  s’approprie le  carbone et  une partie du gaz oxigène ;  le  
 reste du gaz oxigène, mêlé  d’un  peu  de gaz acide carbonique,  
 se  dégage  dans l’atmosphère.  Certaines plantes,  par  exemple  
 les  plantes  grasses,  retiennent  pendant  quelque  temps,  dans  
 leur propre tissu , le gaz acide carbonique formé , aux dépens de  
 leur  propre  substance,  par  ces  inspirations  de  gaz  oxigène.  
 Lorsqu’on place  ces  plantes sous  1 eau distillée  au soleil,  elles  
 dégagent du gaz oxigène, quoique l’eau ne contienne point de gaz  
 acide carbonique.  Ce fait, qu’on avoit d’abord considéré comme  
 une  objection puissante  coutre  la théorie  de M.  Senebier,  est  
 venu s’y ranger de lui-même quand il a été mieux analysé. 
 2i5. L’action du  gaz  oxigène  est  très-différente sur jes  parties  
 des végétaux qui ne sont pas vertes , telles que les racines ,  
 l’écorce ,  le  bois,  l’aubier,  les  pétales  :  tous  ces  organes  ne  
 s’assimilent point ce gaz; mais au contraire,  il  se  forme , aux  
 dépens de leur propre substance , de l’acide carbonique.  Celui-  
 ci est tantôt dégagé dans l’atmosphère sous forme de gaz, tantôt  
 dissous dans  l’eau de végétation , et ensuite charrié dans les  
 parties vertes  qui  le  décomposent.  Ce  contact du  gaz oxigène  
 avec  les parties  des  végétaux  qui  ne  sont  pas  vertes ,  ou ,  en  
 d’autres  termes, cette  decarbomsation  de  certaines  parties  du  
 végétal  est  très-nécessaire  à son  existence.  On peut  expliquer  
 par-là  pourquoi  les  racines  horizontales  des  arbres  sont  plus  
 vigoureuses que les racines pivotantes ; pourquoi de l’eau stagnante  
 au  pied des arbres nuit à  leur végétation;  pourquoi  les  
 fleurs vicient davantage l’air que les parties vertes des plantes,etc. 
 216.  Si je veux maintenant me rendre raison  de  l’effet  général  
 qui  résulte  pour la .nutrition  des  transmutations perpétuelles  
 que je  viens d’énoncer,  je  trouve  très-probable  que  le 
 carbone  qui  entre  dans la sève à  l’état de matière  soluble végétale  
 ou animale,  est conduite dans  ce  liquide par les  parties  
 vertes , mais que pour  pouvoir s’incorporer au suc descendant,  
 elle a  besoin  d’être  transformée  en acide carbonique,  ce qui la  
 rend plus soluble et plus facile à transporter ; c’est ce qui s’opère  
 pendant la nuit :  l’action de la lumière vient ensuite chasser de  
 cet acide  carbonique  l’oxigène  qui  n’a ainsi  servi  qu’à  transporter  
 plus facilement ce carbone  de la  sève dans  le  suc  nourricier. 
   Qu’il me soit permis d’indiquer ici une conséquence pratique  
 des faits  que je viens d’énoncer;  c’est  que pour faire  végéter  
 avec  succès  des  plantes  dans  un  lieu  renfermé ,  il  faut  
 faire  ensorte  que  l’air  s’y renouvelle  pendant la  nuit,  parce  
 qu’à  cette époque les végétaux inspirent du gaz  oxigène. 
 217.  Nous pouvons piainlenant apprécier avec quelque  exactitude  
 l’influence  des végétaux  sur l’atmosphère;  nous  voyons  
 d’un  côté  que les végétaux  vicient l’air ,  i°.  parce  que toutes  
 les parties  qui ne sont pas  vertes  forment de l’acide carbonique  
 avec  leur carbone surabondant  et l’oxigène  de l’air;  20.  parce  
 que  les parties  vertes  inspirent pendant  la  nuit  une  certaine  
 quantité de gaz oxigène, qu’elles ne rendent pas complettement  
 pendant  le jour. D’un  autre  côté  les végétaux purifient  l’air ,  
 i°.  en décomposant le gaz  acide carbonique formé aux  dépens  
 de leurpropre substance; 20. en décomposant l’acide carbonique  
 qui leur arrive dissous  dans l’eau ou dans l’air. Or , pour déterminer  
 lequel de  ces deux  effets l’emporte  sur  1 autre,  il  suffit  
 de considérer que  la  totalité  de  la  végétation  consiste  à  augmenter  
 la  masse  du  carbone  fixé  dans  les  plantes ;  que  ce  
 carbone n’y  arrive que  par la décomposition de  l’aeide  carbonique; 
   que  par  conséquent  les  végétaux vivans  considérés  en  
 général,  doivent  augmenter  la  quantité de gaz  oxigène libre,  
 lequel est,  à son  tour,  absorbé par la respiration des animaux.,  
 parla combustion et par  la combinaison  qui  s’en opère avec le 
 terreau,  d’où résulte une proportion permanente du gaz oxigène 
 dans l’air atmosphérique.  L’expérience confirme cette  théorie i  
 M. de Saussure a introduit dans un ballon fermé, plein d’air atmosphérique, 
   une  branche chargée de feuilles  qui tenoit encore au  
 tronc dont les racines végétoient  dans le terreau;  il a vu qu’au  
 bout  de deux à trois semaines,  l’air du ballon contenoit une proportion  
 plus considérable de gaz oxigène. Pour réussir dans cette  
 «xnérience,  il  faut que la  branche n’occupe  qu’une  très-petite 
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