64 PRI NCI P E S DE BOT A N I QU E ,
dite , consiste à les considérer en tant qu'êtres distincts ; c’est-
à-dire , à les observer chacun individuellement, à déterminer
leurs différences et leurs ressemblances , à les groupper les uns
à côté des autres, selon leur plus ou moins grande ressemblance
, et à indiquer les traits de structure communs à chaque
grouppe.
Le troisième point de vue sous lequel on doit observer les
végétaux, consiste à les envisager comme des êtres utiles à
l’homme; cette branche de la science, qui est une conséquence
des deux premières, et que je désigne sous le nom de Botanique
appliquée, comprend 1 histoire medicale , economique ,
industrielle et agricole des végétaux.
7. Notre but étant, dans cet ouvrage , de faire connoître les
différens végétaux qui existent dans la France , nous aurons besoin
, pour les distinguer les uns des autres , d’employer certaines
marques : ces marques distinctives sont appelées caractères par
les naturalistes. L’importance comparative de ces caractères est
déterminée, i°. par l’importance de l’organe pour l’action vitale,
ce qui est une question de physique végétale; 2°. par le
nombre proportionnel des plantes qui sont douées du meme
caractère , et ceci est une question de botanique pure. On voit
donc que les élémens de ces deux études sont indispensables
pour bien connoître les végétaux d’un pays, et ce que je dis ici
des plantes de la France, est également vrai des végétaux en
général. La botanique et la physique végétale s’entr’aident à tel
point, qu’elles sont réellement inséparables. Le botaniste apprend
du physicien quelle est l’importance de chaque caractère
et la distinction précise des organes. Le physicien apprend du
botaniste jusqu’à quel point il peut généraliser le résultat de
chaque expérience , de chaque observation. L un et 1 autre , de
concert, dirigent toutes les applications qu’on peut faire de la
çonnoissance des végétaux pour les besoins de l’homme.
PR EMIÈR E
D E S C R I P T I O N D E S ORGANE S . 65
P R E M I È R E P A R T I E .
D E S C R I P T I O N DES ORGA N E S
DES VÉGÉTAUX,
o u A N A T O M I E . *8 10
C H A P I T R E P R E M I E R .
O R G A N E S É LÉ M E N T A I R E S .
8. Tous les végétaux sont composés d’un tissu membraneux,'
qui paroît continu dans le plus grand nombre des cas , et qui
se présente à nous sous deux formes très-distinctes : tantôt il se
dédouble de manière à former de petits vides ou de petites cellules
hexagones, fermées de tous côtés; tantôt ces vides s’alon-
gent de manière à former des tubes ou des vaisseaux de forme
et de grandeur variables, et ouverts à leurs extrémités. Dans le
premier cas, il porte les noms de tissu cellulaire ou utriculaire;
dans le second, de tissu vasculaire *u tubulaire.
q. Les cloisons qui séparent les vides du tissu cellulaire sont
communes à deux cellules; elles sont souvent, d’après M. Mir-
bel (pl. ï , f. 1,7), percées de pores visibles à de forts microscopes.
Le tissu cellulaire existe dans tous les végétaux : il est
abondant dans la moelle, l’écorce, les fruits, et se retrouve
dans toutes les parties du végétal ; il renferme différens sucs
qui paroisserit y être en repos ou dans un mouvement très-lent,et il
sert sans doute à les élaborer. Lorsque les cellules sont également
pressées en tout sens , elles ont la forme d’hexaëdresà-peu-près
réguliers; si la pression est inégale, elles s’alongent et forment
des cellules tubulées, qui sont, à proprement parler, des
prismes hexaèdres ; ces cellules tubulées existent à l’entour des
grands vaisseaux qui semblent entraîner avec eux dans leur accroissement
et alonger les cellules près desquelles ils se trouvent ;
ces vaisseaux et ces cellules tubulées, obstrués et endurcis par
le dépôt des molécules alimentaires, forment ce qu’on nomme
les fibres végétales.
10. Les vaisseaux servent à transporter, et peut-être aussi
quelquefois à élaborer les sucs du végétal : ils n’existent pas dans
Tome ƒ, E