«4 P R I N C I P E S DE B O T A N I Q U E ,
dernières plantes sont improprement nommées bulbes par les
Botanistes : les fibres charnues de leur racine sont tantôt ovoïdes,
et tantôt divisées en portions ouvertes comme les doigts de la
main : on les nomme alors bulbes entiers , bulbes palmés.
* Grumeleuse ( grumosa), lorque le collet pousse en dessous
plusieurs racines épaisses très-divisées, comme dans les griffes
de renoncule et d’anémone.
* Pivotante■ ( perpendicularis), lorsqu’elle s’enfonce profondément
et perpendiculairement à l’horizon (pl. 5 , f. 8 ); par
exemple, la rave.
* Horizontale (horizoniaüs), lorsque sans s’étendre beaucoup
, elle est disposée parallèlement à l’horizon , comme dans
i’iris.
* Tronquée ( truncala , præmor.sa), lorsqu’elle ne se termine
pas en pointe , mais que son extrémité paroît tronquée ou rongée;
par exemple, dans la succise.
* Tous les autres caractères des racines s’expriment par
les mêmes termes que ceux dont on se sert relativement aux
tiges.
A R T I C L E VI .
Description des Feuilles.
5o. Les feuilles méritent, à bien des égards , de fixer notre
attention ; l’époque même de leur naissance, qui annonce le
retour du printemps et le renouvellement de la nature ; la mobilité
de ces parties , qu’une légère épaisseur et une queue molle
et flexible rendent communément susceptibles de se jouer au
gré des vents ; ce verd riant et ami de l’oeil, dont la plupart
sont colorées; leur disposition également agréable dans sa symétrie
et dans son désordre : tout contribue en elles à nous
présenter la plante sous un aspect flatteur, et à lui donner un air
de vie et de santé. Elles font le principal ornement de nos
forêts , où elles répandent la fraîcheur et l’ombre, et nous
offrent un asyle contre les ardeurs du soleil.
Mais l’objet du naturaliste est de les considérer par rapport
au corps même de la plante, à l’entretien de laquelle elles sont
très-utiles, souvent même nécessaires. Nous allons d’abord
étudier la structure des feuilles, en les observant après leur
entier développement : nous examinerons ensuite les enveloppes
qui protègent leur naissance , leur développement et leur mort-
D E S C R I P T I O N DE S ORGANE S . 85
5 1. Les feuilles sont des expansions particulières de la tige ,
qui tendent à multiplier sa surface : tout le monde sait qu’elles
sont ordinairement planes , horizontales et de couleur verte. Si
nous examinons leur structure générale, nous verrons une ou
plusieurs fibres , ou faisceaux de vaisseaux , qui se séparent de
la tige , et qui, soit par leurs divisions, quand elles sont rameuses,
soit par leur réunion , quand elles sont simples, forment
le squelette de la feuille : ces fibres , qui sont composées
d’un grand nombre de vaisseaux , entremêlées d’un peu de tissu
cellulaire, se divisent et se sous-divisent de manière que l’extrémité
de chaque vaisseau se trouve isolée. A mesure que ces
vaisseaux se séparent, le tissu cellulaire , moins pressé dans
leurs interstices, se dilate entre eux , et les réunit par une expansion
ordinairement mince et plane; la surface extérieure des
cellules, se durcissant et se desséchant légèrement à l’air, forme
l’épiderme de la feuille : cet épiderme est percé çà et là de pores
corticaux , qui sont les extrémités des vaisseaux sèveux(i4).
52. Une feuille (folium ) peut donc être définie l’épanouissement
d’une fibre : tant que cette fibre reste simple et entière,
elle constitue cette partie qu’on nomme vulgairement la queue
de la feuille , et que les Botanistes nomment le pétiole ( petio-
lus ) : dès qu’elle commence à se diviser, et que ses interstices
sont remplis par du tissu cellulaire , son tronc et ses ramifications
prennent le nom particulier de nervures (nervi), et le
tissu cellulaire interposé prend celui de parenchyme (parenchy-
ma ). La partie de la feuille , qui est composée de nervures et de
parenchyme , prend, lorsqu’on la compare au pétiole , le nom
particulier de limbe (limbus).. Le pétiole et les nervures sont
de même nature , c’est-à-dire , fermes , coriaces , dépourvus de
pores corticaux : le parenchyme est verd, Rendre, herbacé,,
muni de pores.
55. Lés deux surfaces de la feuille ont une structure , une apparence
et des fonctions différentes; la surface supérieure
( pagina superior) est généralement lisse , ferme, a son épiderme
plus adhérent, et offre peu de pores corticaux. La surface inférieure
(pagina inferior). est au contraire plus matte, plus
molle , plus garnie de pores cortieaux, plus souvent velue, et a
son épiderme moins adhérent. La première paroît destinée à protéger
la feuille contre l’action du soleil; la seconde sert à exhaler
et à pomper les vapeurs nutritives : c’estainsi que sont organisées-
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