l.")6 MAMMI F È R E S .
LES CHAUVES-SOURIS
( V F . S P E K T I L I O . Lin.)
.(l'I. ^2-26, Cg. I.)
Ont les bras, les avant-bras et les doigts excessivement allongés,
et formant, avec la membrane qui en remplit lés intervalles,
de véritables ailes, antant et plus étendues en surface
que celles des oiseaux. Aussi les chaiives-soin'is volent-elles très
baut et très rapidement. Leurs muscles pectoraux ont une épaisseur
proportionnée aux mouveniens qu'ils doivent exécuter, et
le sternum (") a dans son milieu une arête pour leur donner attache,
comme celui des oiseaux. Le pouce est court, et armé
d'iui ongle ci-ochu, qui sert à ces animaux à se suspendre et à
ramper ('). Leurs pieds de derrière sont faibles, divisés en cinq
doigts presqiie toujours égaux et armés d'ongles trancbans et
aigus. Il n'y a point de coecuni à leurs intestins. Leurs yeux
sont excessivement petits, mais leurs oreilles sont souvent très
grandes, et forment avec leurs ailes une énorme surface membraneuse,
presque nue, et tellement sensible, que les cbauvessoiu'is
se dirigent dans tous les recoins de leur labyrinthe,
même après qu'on leur a arraché les yeux, probablement par
la seule diversité des impressions de l'air. Ce sont des animaux
nocturnes qui, dans nos climats, passent l'hiver en léthargie. Ils
se suspendent pendant le jour dans des lieux obscurs. Leiuportée
ordinaire est de deux petits, qu'ils tiennent cramponnés
à leurs mamelles, et dont la grosseur est considérable à proportion
de celle de leur mère.
Ce genre est très nombreux, et présente beaucoup de suljdivisions.
Il faut d'abord en séparer
(«) l'I. 2'J, lig. fi. (i) l'I. fig. r
CARNASSn'.RS. 13 ?
LES ROUSSETTES,
(TTEROPCS. Bi-iss.)
Cl'hinche 23.)
Qui ont des incisives tranchanles à cliaquc mOchoire et des mâchelières
(a) h couronne plate (l) ; aussi vivent-elles en grande pani e de fruits
dont elles détruisent beaucoup ; elles savent cependant très bien poursuivre
les oiseaux et les petits quadrupèdes. Ce sont les plus grandes chauvessouris,
et on mange leur chair. Elles habitent dans les Indes-Orientales.
Leur membrane est échancrée profondément entre leurs jambes ; elles
n'ont point ou presque point de queue, leur doigt index, de moitié plus
court que le médius, porte une troisième phalange et un petit ongle qui
manque dans les autres chauves-souris ; mais les doigts suivans n'ont
chacun que deux phalanges; leur museau est simple, leurs narines écartées,
leur oreille médiocre, sans oreillon, et leur langue hérissée de piquans
recourbés en arrière i leur estomac est un sac très allongé et inégalement
renflé. On n'en a découvert que dans l'Asie méridionale et l'archipel
des Indes.
1. ROUSSETTES sans queue^ à quatre incisives à chaque
mâchoire. (2)
La ROUSSETTE NOIRE {Pier, edulis. Geoff.)
D'un brun noirâtre, plus foncé en dessous ; près de quatre pieds d'envergure.
Des îles de la Sonde, desMoluques, où elle se tient le jour suspendue
en grand nombre aux arbres. On est obligé de garnir les fruits
de filets, pour les préserver de ses dévastations. Son cri est fort et ressemble
a celui de l'oie. Elle se prend au moyen d'un sac qu'on lui tend
au bout d'une perche ; les indigènes trouvent sa chair délicate, mais elle
déplaît aux Européens , à cause de son odeur de musc. (3)
(1) Le^mAclielières ont propvemenl den\
8.iillies longitudinales et parallèles, sépa—
l'ées par uu sillon, et qui s'usent par la dé-
Irilion.
(2) LinnîEus les confondait sous son espèce
du •vespertilio vampirus.
(3) Selon M. ïemmink , la Roussette
d'Edwards, Geoff., Edw. io8 (c), fauve,
à dos brun foncé , n'est que le jeune âge
de celte eipèce.
(a) PI. 22. iig.
M AM MI FF. R
{h) l'i. 22. fig. 5. (fi) Pl. 22,