1 ' « MAMMIFÈRES.
LES LOUTRES
'.LUTiU.SioiT.)
(Pl. 35, fig. 3.)
Ont trois faussas molaires en Iinut cl en l)as, un fort talon à la carnassière
supérieure, un tubercule a\\ côté inlerne de l'inférieure, et une
grande tuberculeuse presque aussi longue que larjîc en haut (n) ; leur tèlc
est compr imée el leur langue deini-rude. Elles se dist inguent d'ailleurs do
lous les sous-genres précédens par leurs pieds palmés et par leur queue
a p l a t i e horizontalement, deux caractères qui en font des animaux aquatiques
: elles se nourrissent de poisson.
La LOUTRE COMMUNE {Mustela luira. LO, Biiff. VIII, xi . (A)
Brune dessus, blanchâtre autour des lèvres , aux joues et sous tout le
corps. On en voit quelquefois de mouchetées, de blanchâtres. Des rivières
d'Europe.
Plusieurs loutres étrangères diiTèrent à peine de la nôtre. Celle de la
Caroline {Lutra laiaxina, Fr. Cuv.) devient un peu plus grande, et a quelquefois
une teint e plus foncée et le dessous du corps teint de brunâtre,
mais souvent aussi elle n'en diiTère point par les nuances. Il y en a au
Ijrésii de toutes semblables à celles de !a Caroline. Celle des Indes
nair, id.) parait seulement un peu plus lisse, et a quelque chose de paie
aux sourcils, mais à peine sensible. Les Indiens savent l'employer pour
la pêche, comme nous nous servons des chiens pour la chasse. Celle de
Java> nommée Simnng {Intra lejitonyx. Horsf. ? ) , 'a la gorge plus
b l a n c h e , el ce blanc remont e sur les côtés de la tôle, de manière à ent
o u r e r l'oeil. Dans celle du Luira capcnsis, Fr.Cuv.), le blanc de la
gorge, des côtés de la tète et du cou , est plus pur , plus é tendu; il y en
a même sur le bout du nez; ce qui la distingue le plus , c'est que (du
moins à un certain ûge) elle n'a point d'ongles, caractère sur lequel
M. Lesson a établi son genre a q n t x . Cependant on a rappor t é du Cap de
jeunes individus qui ont des ongles; il rest e à savoi r s'ils sont de la môme
espèce.
La LOUTRE D'AMÉRIQUE [Muslcla lutra brasilicnsis. Gm.).
Toute brune ou fauve, 5 gorge blanche ou jaunâtre, un peu plus
(a) m. 1 [h) Pl. 35. fig.. 3.
CARNASSIERS. 17 7
grande que la nôt re, à corps plus allongé , à poil plus ras. Elle se distingue
parce que le bout de son nez n'est pas n u comme dans la plupart
des animaux, mais garni de poils comme le reste du chanf rein. Des rivières
des deux Amériques.
La LOUTRE DE MER ^Mustela lutris. L.), Schreb. CXXVIII. (i)
Deux fois plus grande que la nôtre; à corps très allongé, à queue
t r o i s fois moindr e que le corps , à pieds de derrière très cour t s . Son pelage
noi rât re, d'un vif éclat de velours, est la plus précieuse de toutes
les four rures ; il y a souvent du blanchâtre à la tête. Les Anglais et les
Russes vont chercher cet animal dans tout le. n o r d de la me r Pacifique,
pour vendre sa peau à la Chine et au Japon. Elle n' a que quat r e incisives
en bas, mais ses molai res sont comme dans les aut res loutres.
La deuxième subdivision des digitigrades a deux tuberculeuses
plates derrière la carnassière supérieure, qui
elle-même a un talon assez large ('). Ils sont carnassiers,
mais sans montrer beaucoup de courage à proportion de
leurs forces, et vivent souvent de charognes. Ils ont totis
un petit coecum.
LES CHIENS
(cAisis. Lin.)
c Planches 36,37.)
Ont trois fausses molaires en haut, quatre en bas, et deux
tuberculeuses derrière l'ime et l'autre carnassière : la pre-
(i) Cette figure, faite, à ce qu'il paraît,
d'après un individu mal préparé, offre une
ressemblance exagérée avec les phoques ,
ce qui a fait croire à quelques naturalistes
[a) Pl. 7, fig. 4; pl. 33 «g. 2.
MAMMIFKRRS.
qu'on doit la rapprocher de ce genre; mais
toute son organisation est celle des loutres.
Voy. EverardHome, Trans, phil., 1796.