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10 INTRODDCTION.
lui : on ne peut donc prendre les caractères dans des
propriétés ou dans des habitudes dont l'exercice soit
momentané, niais ils doivent être tirés de la conformation.
Presque aucun être n'a de caractère simple, ou ne
peut être reconnu par un seul des traits de sa conformation;
il faut presque toujours la réunion de plusieurs
de ces traits pour distinguer un être des êtres
voisins qui en ont ].)ien aussi quelques-uns, mais qui
ne les ont pas tous, ou les ont combinés avec d'autres
qui manquent au premier être ; et plus les êtres que
l'on a à distinguer sont nombreux, plus il faut accumuler
de traits; en sorte que, pour distinguer de tous
les autres un être pris isolément, il faut faire entrer
dans son caractère sa description complète.
C'est pour éviter cet inconvénient que les divisions
et les subdivisions ont été inventées. L'on compare
ensemble seulement un grand nombre d'êtres voisins,
et leurs caractères n'ont besoin que d'exprimer
leurs différences, qui, par la supposition même, ne
sont que la moindre partie de leur conformation. Une
telle réunion s'appelle un genre.
On retomberait dans le même inconvénient pour
distinguer les genres entre eux, si l'on ne répétait l'opération
en réunissant les genres voisins, pour former
un ordre; les ordres voisins, pour former une classe,
DE L'HISTOIRE NATURELLE, ! I
etc. . . . On peut encore établir des subdivisions intermédiaires.
Cet échafiiudage de divisions, dont les supérieures
contiennent les inférieures, est ce qu'on appelle une
méthode. C'est, à quelques égards, une sorte de dictionnaire
où l'on part des propriétés des choses pour
découvrir leurs noms, et qui est l'inverse des dictionnaires
ordinaires, où l'on part des noms pour apprendre
à connaître les propriétés.
Mais quand la méthode est bonne, elle ne se borne
pas à enseigner les noms. Si les subdivisions n'ont pas .
été établies arbitrairement, mais si on les a fait reposer
sur les véritables rapports fondamentaux, sur les
ressemblances essentielles des êtres , la méthode est
le plus sûr moyen de réduire les propriétés de ces
êtres à des règles générales, de les exprimer dans les
moindres termes et de" les graver aisément dans la
mémoire.
Pour la rendre telle, on emploie une comparaison
assidue des êtres, dirigée par le principe de la subordination
des caractères, qui dérive lui-même de celui
des conditions d'existence. Les parties d'un être devant
toutes avoir une convenance mutuelle, il est tels
traits de conformation qui en excluent d'autres ; il en
est qui, au contraire, en nécessitent; quand on connaît
donc tels ou tels traits dans un être, on peut calculer