-,2 INTRODUCTION.
Ce que l'on appelle les irritans ou les agens qui occasionnent
les contractions de la fibre, exercent probablement
cette action en faisant produire sur la fibre, par
le nerf, le môme effet qu'y produit la volonté ; c'est-àdire
en altérant le fluide nerveux de la manière nécessaire
pour clianger les dimensions de la fibre sur laquelle
il influe ; mais la volonté n'est pour rien dans leur
action ; souvent même le moin en a aucune connaissance.
Les muscles séparés du corps sont encore susceptibles
d'irritation tant que la portion de nerf restée avec eux
conserve le pouvoir d'agir sur eux, et la volonté est
évidemment étrangère à ce phénomène.
Le fluide nerveux s'altère par l'irritation musculaire
aussi bien que par la sensibilité, et que par le mouvement
volontaire, et il a de même besoin d'être rétabli
dans sa composition.
Les mouvemens de translation nécessaires à la vie
végétative sont déterminés par des irritations : les alimens
irritent l'intestin, le sang irrite le coeur, etc. Ces
mouvemens sont tous soustraits à la volonté, et en
général (tant que la santé dure), à la connaissance du
moi; les nerfs qui les produisent ont même, dans plusieurs
parties, une distribution différente des nerfs
affectés aux sensations ou soumis à la volonté, et cette
distribution parait avoir précisément pour objet de les
y soustraire.
DES FORCES. •'•)
Les fonctions nerveuses, c'est-à-dire la sensibilité et
l'irritabilité musculaires, sont d'autant plus fortes dans
chaque ¡¡oint, que leur agent y est plus abondant; et
comme cet agent, ou le fluide nerveux, est produit par
une sécrétion, il doit être d'autant plus abondant, qu'il y
a plus de matière médullaire ou sécrétoire, et que cette
matière reçoit plus de sang.
Dans les animaux qui ont une circulation, le sang arrive
par les artères qui le transportent, au moyen de
leur irritabilité et de celle du coeur. Si ces artères sont
irritées, elles agissent plus vivement et amènent plus de
sang; le fluide nerveux devient plus abondant et augmente
la sensibilité locale; il augmente à son tour l'irritabilité
des artères, et cette action mutuelle peut aller
fort loin. On l'appelle orgasme, et quand elle devient
douloureuse et permanente, inflammation. L'irritation
peut aussi commencer par le nerf quand il éprouve des
sensations vives.
Cette influence mutuelle des nerfs et des fibres ,
soit du système intestinal, soit du système artériel ,
est le véritable ressort de la vie végétative dans les
animaux.
Comme chaque sens extérieur n'est perméable qu'à
telle ou telle substance sensible, de même chariue organe
iutérieur peut n'être accessible qu'à tel ou tel agent d'irritation.
Ainsi le mercure irríteles glandes salivaires, les
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