lenient à benucoiip de personnes, je dois remarquer,
d'abord, que je n'ai en ni la prétention, ni le désir de
classer les êtres de manière à en former une seule ligne,
ou à marquer leur supériorité réciproque. Je regarde
même toute tentative de ce genre comme inexécutable;
ainsi je n'entends pas que les Mammifères oulesOiseaux,
placés les derniers, soient les plus imparfaits de leur
classe; j'entends encore moins que le dernier des Mammifères
soit plus parfait que le premier des Oiseaux, le
dernier des Mollusques plus parfiiit que le premier des
Annelides ou des Zoophytes; même en restreignant ce
mot vague de plus parfait, au sens de plus complètement
organisé, .le n'ai considéré mes divisions et subdivisions
que comme l'expression graduée de la ressemblance des
êtres qui entrent dans chacune; et quoiqu'il y en ait où
l'on observe une sorte de dégradation et de passage d'une
e.spèce à l'antre, qui ne peut être niée, il s'en faut de beaucoup
que cette disposition soit générale. L'échelle prétendue
des êtres n'est qu'une application erronée à la totalité
de la création, de ces observations partielles qui
n'ont de justesse qu'autant qu'on les restreint dans les limites
où elles ont été faites, et cette application, selon
moi, a nui, à un degré que l'on aurait peine à imaginer,
aux progrès de l'histoire naturelle dans ces dern iers temps.
C'est en conformité de celte manière de voir, que j'ai
établi ma division générale en quatre embranchemens,
Dli LA l'HHMlÈIlE ÉDiriON'. xxiij
(|ui a déjà été exposée dans un Mémoire particulier ; je
crois toujours qu'elle exprime les rapports réels des animaux
plus exactement que l'ancienne division en vertébrés
et lion vertébrés, par la raison que les animaux
vertébrés se ressemblent beaucoup plus entre eux que
les non vertébrés, et qu'il était nécessaire de rendre
cette différence dans l'étendue des rapports.
M. Virey, dans un article du nouveau Dictionnaire
d'fJistoire naturelle, avait déjà saisi une partie des bases
de cette division, et principalement celle qui repose sur
le système nerveux.
Le rapprochement particulier des vertébrés ovipares
entre eux a pris sa source dans les curieuses observations
de M. Geoffroy sur la composition des têtes osseuses,
et dans celles que j'y ai ajoutées relativement au
reste du squelette et à la myologie.
Dans la classe des Mammifères, j'ai ramené les Solipèdes
aux Pachydermes; j'ai divisé ceux-ci en familles
d'après de nouvelles vues; j'ai rejeté les lluminans à la
fin des Quadrupèdes; j'ai placé le Lamantin près des Cétacés;
j'ai distribué un peu autrement l'ordre des Carnassiers
; j'ai séparé les Ouistitis de tout genre des Singes ;
j'ai indiqué une sorte de parallélisme des animaux à
bourse avec les autres Mammifères digités, le tout d'après
mes propres études anatomiques. I-es trava\ix récens
et approfondis de mon ami et collègue M. Geoffroy