MAMMIFÈRES.
animales, cependant il en est beaucoup, et spécialement
les deux familles précédentes, que leurs faiblesses et les
tubercules coniques de leurs mâchelières réduisent presque
à vivre d'insectes. C'est dans la famille actuelle que
l'appétit sanguinaire se joint à la force nécessaire pour
y subvenir. Elle a toujours quatre grosses et longues
canines écartées, entre lesquelles sont six incisives à
chaque mâchoire, dont la seconde des inférieures a sa
racine un peu plus rentrée que les autres ('). Ses molaires,
sont ou entièrement tranchantes ou mêlées seulement
de parties à tubercules mousses et non hérissées
de pointes coniques.
Ces animaux sont d'autant plus exclusivement carnivores
que leurs dents sont plus complètement tranchantes,
et l'on peut presque calculer la proportion de
leur régime d'après l'étendue de la surface tuberculeuse
de leurs dents comparée à la partie tranchante. Les ours,
qui peuvent entièrement Se nourrir de végétaux, ont
presque toutes leurs dents tuberculeuses.
Les molaires antérieures sont les plus tranchantes; ensuite
vient une molaire plus grosse que les autres, qui a
d'ordinaire un talon tuberculeux plus ou jnoins large, et
derrière elle on trouve une ou deux petites dents entièrement
plates. Aussi, c'est avec ces petites dents du fond
(«) H- 7. %. 4-
CARNASSIERS. l(il
de la bouche que les chiens mâchent l'herbe qu'ils avalen t
quelquefois. Nous appellerons, avec M. Frédéric Cuvier,
i cette grosse molaire d'en haut, et celle qui lui répond
en bas, carnassières, les antérieures pointues, fausses
molaires, et les postérieures mousses, tuberculeuses. (')
On conçoit facilement que les genres qui ont mohis
de fausses molaires, et dont les mâchoires sont plus
courtes, sont ceux qui ont le plus de force pour mordre.
.C'est d'après ces différences que les genres peuvent
s'établir le plus sûrement.
Il finit cependant y joindre la considération du pied
de derrière.
Plusieurs genres (*) appuient, comme ceux des deux
familles précédentes, la plante entière du pied sur la
terre, lorsqu'ils marchent ou qu'ils se tiennent debout,
et l'on s'en aperçoit aisément par l'absence de poils sous
toute cette partie.
D'autres, en plus grand nombre, ne marchent que sur
le bout des doigts eji relevant le tarse ('). Leur course
est plus rapide, et à cette première différence s'en joignent
beaucoup d'autres dans les habitudes et même
dans la conformation intérieure. Les uns et les autres
n'ont pour toute clavicule qu'un rudiment osseux suspendu
daiis les chairs.
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(c) M. 3o. ig. ,,
MAMM1.È»»».
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(S) l'I. 3o, r.g. I, 3i pl. 3i, 3i, 33.
{'!) Pl. 3.1, fig. ai 111. 36, lig. t, 3, clc.
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