INTRODUCTION.
De s êtres vivans f et de l 'Organi sat ion en généra l .
Si pour nous faire une idée juste de l'essence de la
vie, nous la considérons dans les êtres où ses effets
sont les plus simples, nous nous apercevrons proinptement
qu'elle consiste dans la faculté qu'ont certaines
combinaisons corporelles de durer pendant un
temps et sous une forme déterminée, en attirant sans
cesse dans leur composition une partie des substances
environnantes, et en rendant aux élémens des portions
de leur propre substance.
La vie est donc un tourbillon plus ou moins rapide,
plus ou moins compliqué, dont la direction est constante,
et qui entraîne toujours des molécules de mêmes
sortes, mais où les molécules individuelles entrent
et d'où elles sortent continuellement, de manière que
Xa. forme du corps vivant lui est plus essentielle que
sa matière.
Tant que ce mouvement subsiste, le corps où il
s'exerce est vivant; il vit. Lor sque le mouvement s'arrête
sans retour, le corps meurt. Après la mor t , les
élémens qui le composent, livrés aux afllnités chimiques
ordinai res , ne tardent point à se séparer, d'où
DES ÊTRES VIVANS.
résulte plus ou moins promptement la dissolution du
corps qui a été vivant. C'était donc par le mouvement
vital que la dissolution était arrêtée, et que les élémens
du corps étaient momentanément réunis.
Tous les corps vivans meurent après un temps dont
la limite extrême est déterminée pour chaque espèce,
et la mort paraît être un effet nécessaire de la vie,
qui, par son action même, altère insensiblement la
structure du corps où elle s'exerce, de manière à y
rendre sa continuation impossible.
Effectivement, le corps vivant éprouve des changemens
graduels, mais constans, pendant toute sa durée.
Il croît d'abord en dimensions, suivant des proportions
et dans des limites fixées pour chaque espèce
et pour chacune de ses parties ; ensuite il augmente en
densité dans la plupart de ses parties : c'est ce second
genre de changement qui paraît être la cause de la
mort naturelle.
Si l'on examine de plus près les divers corps vivans,
on leur trouve une structure commune qu'un
peu de réflexion fait bientôt juger essentielle à un tourbillon
tel que le mouvement vital.
Il fallait, en effet, à ces corps des parties solides
pour en assurer la forme, et des parties fluides pour
y entretenir le mouvement. Leur tissu est donc composé
de réseaux et de mailles, ou de fibres et de laf
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