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 AYERTISSEMEM  
 SUR  LA  SECONDE  ÉDITION.  
 La  preface  précédente  expose  fidèlement  l'état  où  
 j'avais  trouvé  l'histoire  des  animaux  lors  de  la  première  
 publication  de ce  livre.  Cette  science  a  fait, pendant  les  
 douze  années écoulées  depuis, des progrès  immenses,  soit  
 par  les  récoltes  de  nombreux  voyageurs  aussi  instruits  
 que  courageux,  qui  ont  exploré  toutes  les  régions  du  
 globe,  soit  par  les  riches  collections  que  divers  gouvernemens  
 ont  formées  et  rendues  publiques,  soit  enfin  
 par  les  savans  et beaux  ouvrages  oii  l'on  a  représenté  et  
 décrit  les  espèces  nouvelles,  et  où  l'on  s'est  efforcé  de  
 saisir  leurs  rapports  mutuels  et  de  les  considérer  sous  
 tous  les  points  de  vue.  (i )  
 J'ai  tâché  de  profiter  de  ces  découvertes  autant  que  
 mon  plan  me  le permettait,  d'abord  en  étudiant  sin-  nature  
 les objets  innombrables  arrivés  au  cabinet  du  Roi;  
 et en les  comparant  à ceux  qui  avaient  servi  de base  à  ma  
 première  édition,  pour  en  déduire  de  nouveaux  rapprochemens  
 ou  de  nouvelles  subdivisions  :  et  ensuite  ,  en  
 recherchant  dans  les  ouvrages  que  j'ai  pu me  procurer,  
 les  genres  ou  les  sons-genres  établis par  les  naturalistes.  
 ( i )  rayez,  à  ce  sujet,  le  Discours  fjue  
 j  ai  prononcé  dans  une  séance  publique  de  
 r i n s l i t u t ,  sur  les  progrès  de  lhistoire  nntiirelle  
 depuis  la  paix  rtiarilime,  imprimé  
 à  la  fin  du  volume  de  mes  Kloi,'es.  
 SUR  LA  SECONDE  ÉDriION.  x.\xilj  
 et  les  descriptions  d'espèces  dont  ils  ont  appuyé  ces  diverses  
 combinaisons.  
 Ce  travail  de  synonymes  est  devenu  bien  plus  facile  
 qu'il ne l'était  lors  de la première  édition ; les  naturalistes  
 français  et  étrangers  paraissent  avoir  reconnu  la  nécessité  
 d'établir  des divisions dans  les vastes  genres  où  s'entassaient  
 auparavant  des  espèces  si  disparates  ;  leurs  
 groupes  sont  maintenant  précis  et  bien  définis,  leurs  
 descriptions  suffisamment détaillées, leurs  figures  exactes  
 jusque  dans  les  plus  petits  caractères,  et  souvent  de  la  
 plus  grande  beauté  sous  le  rapport  de  l'art.  Il  ne  reste  
 donc  plus  guère  de  difficultés pour  s'assurer  de  l'identité  
 de  leurs  espèces,  et  il ne  tiendrait  cju'à eux  de  s'entendre  
 sur la nomenclature. Malheureusement, c'est  le  soin  qu'ils  
 ont  le  plus  négligé  :  les  noms  des  mêmes  genres  ,  des  
 mêmes espèces,  se  nmltlplient  autant  de  fois que  quelque  
 auteur  a occasion  d'en  parler,  et  pour  peu  que  ce  désaccord  
 continue,  le  chaos  renaîtra  non  moins  embrouillé  
 qu'auparavant,  quoique  par  une  autre  cause.  
 •Tai fait ce  qui  était  en  moi  pour  comparer  et  rapprocher  
 ces  nomenclatures  surabondantes,  et  même  ,  oubliant  
 mon  petit  intérêt  d'auteur,  j'ai  souvent  indiqué  
 des  noms  qui  semblaient  n'avoir  été  imaginés  que  pour  
 ne pas avouer  que  l'on  m'empnuitait  mes divisions.  Mais,  
 pour  exécuter  complètement  un  semblable  travail,'  ce  
 pinax  du  règne  animal,  qui  devient  de jour  en  jour  plus  
 nécessaire^  pour  en  discuter  les  preuves  et  pour  fixer  la  
 nomenclature  définitive que  l'on  adopterait  en  la  faisant  
 reposer  sur  des  descriptions  et  des  figures suffisantes,  il  
 faudrait  un  espace  beaucoup  plus  grand  que  celui  dont  
 je  peux  disposer,  et  un  temps  que  d'antres  ouvrages  ré