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18 INTKODCCTION.
horloge suppose l'horloge; aassi ne voyons-nous la vie
que dans des êtres tout organisés et faits pour en jouir;
et tous les efforts des physiciens n'ont pu encore nous
montrer la matière s'organisant, soit d'elle-même, soit
par une cause extérieure quelconque. En effet, la vie
exerçant sur les élémens qui font à chaque instant partie
du corps vivant, et sur ceux qu'elle y attire, une
action contraire à ce que produiraient sans elle les affinités
chimiques ordinaires, il répugne qu'elle puisse
être elle-même produite par ces affinités, et cependant
l'on ne connaît dans la nature aucune autre force
capable de réunir des molécules auparavant séparées.
La naissance des êtres organisés est donc le plus
grand mystère de l'économie organique et de toute la
nature; jusqu'à présent nous les voyons se développer,
mais jamais se former; il y a plus : tous ceux à l'origine
desquels on a pu remonter ont tenu d'abord à un corps
de la même forme qu'eux, mais développé avant eux;
en un mot, à un parent. Tant que le petit n'a pomt de
vie propre, mais participe à celle de son parent, il
s'appelle un germe.
I,e lieu où le germe est attaché, la cause occasionelle
qui le détache et lui donne une vie isolée varient, mais
cette adhérence primitive à un être semblable est une
règle sans exception. La séparation du germe est ce
f|u'on nomme génération.
DES ÈÏRES VIVASS. '
Tous les êtres organisés produisent leurs semblables;
autrement la mort étant une suite nécessaire de la vie ,
leurs espèces ne pourraient subsister.
Les êtres organisés ont même la faculté de reproduire
dans un degré variable, selon leurs espèces, certaines
de leurs parties quand elles leur sont enlevées. C'est ce
qu'on nomme le pouvoir de reproduction.
Le développement des êtres organisés est plus ou
moins prompt et plus ou moins étendu, selon que les
circonstances lui sont plus ou moins favorables. La
chaleur, l'abondance et l'espèce de la nourriture, d'autres
causes encore y influent, et cette influence peut
être générale sur tout le corps, ou partielle sur certains
organes; de là vient que la simihtude des descendans
avec leurs parens ne peut jamais être parfaite.
Les différences de ce genre, entre les êtres organisés,
sont ce qu'on appelle des variétés.
On n'a aucune preuve que toutes les différences qui
distinguent aujourd'hui les êtres organisés soient de
nature à avoir pu être ainsi produites par les circonstances.
Tout ce que l'on a avancé sur ce sujet est hypothétique
; l'expérience paraît montrer au contraire
que, dans l'état actuel du globe, les variétés sont renfermées
dans des limites assez étroites, et, aussi loin que
nous pouvons remonter dans l'antiquité, nous voyons
que ces limites étaient les mêmes qu'aujourd'hui,