MAMMIFERES.
LES LIÈVRES
(LKPUS. Lin.)
(l'iandie 66.)
Ont un caractère très distinctif, en ce que leurs incisives
supérieures sont doubles ("), c'est-à-dire que chacune d'elles
en a par derrière une autre plus petite (i). Leurs molaires, au
nombre de cinq partout, sont foniiées chacune de deux lames
verticales soudées ensemble, et il s'en trouve en haut une
sixième simple et très petite. Ils ont cinq doigts devant, quatre
derrière, un énorme coecum cinq à six ibis plus grand que
l'estomac, et garni en dedans d'une lame spirale qui en
parcourt la longueur. L'intérieur de leur bouche et le dessous
de leurs pieds sont garnis de poils comme le reste de leur
corps.
LES LIÈVRES proprement dits
C LEPUS. Cuv. )
( P i . 66, Eg. I.)
Ont des oreilles longues, une queue courte, les pieds de derrière bien
plus longs que ceux de devant, des ciavîcules imparfaites , l'espace sousorbitaire
percé en réseau dans le squelelle.
Les espèces en soni assez nombreuses, et si semblables entre elles,
qu'il est difficile de les caractériser.
Le LIUVRB COMMVIS {Lepus timidus. L.J, Biiff. VU, xxxviii. (A)
D'un gris jaunâtre, les oreilles plus longues que la tête d'un dixième,
( i ) U y a même un instant, loisqu'ils
changent de dents, où ils paraissent avoir
(a) Pl. 7. fig. 5a, 5 6.' pl. fifi, fig. i A.
trois incisives l'nnc derrière l'autre, si
tout.
{i) Pl. 66. fig. I
RONGEURS.
cendrées en arrière, noires à la pointe, à queue de la lotigneur de la
cuisse, blanche, avec une ligne noire en dessus.
Tout le monde connaît cet animal, dont la chair noire est agréable et
le poil utile. Il vil isolé et ne se terre point, couche à plate terre, se fait
chasser en arpentant la plaine par de grands circuits, et n'a pu encore
être réduit en domesticité.
Le LIÈVRE VARIABLE {Lepus variabilis. Pall.), Schreb. ccxxxv, B.
Un peu plus grand que le commun, à oreilles et queue un peu plus
courtes; celle-ci toute blanche en tout temps; le reste du pelage gris en
été et blanc en hiver. Cet animal, qui se trouve au Nord, et sur les hautes
montagnes du midi de l'Europe, a les moeurs du lièvre commun; mais
. sa chair est insipide.
Le lAPlî^ {Lepus cuniculus. L.), BufL VI, i..
Moindre que le lièvre, les oreilles un peu plus courtes que la tête; et
la queue moindre que la cuisse; pelage gris-jaunâtre, du roux à la
nuque; gorge et ventre blanchâtres : oreilles grises sans noir; du brun
sur la queue.
Cet animal, que l'on a dit originaire d'Espagne, est aujourd'hui répandu
dans toute l'Europe. Il vil en troupes dans des terriers où il se
réfugie aussitôt qu'il est poursuivi. Sa chair, blanche et agréable, diffère
beaucoup de celle du lièvre. En domesticité, le lapin multiplie infiniment,
et prend des couleurs et des poils très variés.
Les pays étrangers fournissent plusieurs espèces que l'on ne distingue
de notre lapin qu'en y mettant beaucoup d'attention. Telles sont
Le LAPIN DE SIBÉRIE {Lepm iolaï. Gm.), Sclireb. ccxxxiv.
Qui tient une sorte de milieu entre le lièvre et le lapin pour les proportions,
et surpasse quelquefois le premier par sa taille. Sans faire des terriers,
il se réfugie dans les fentes des l ocliers ou autres cavités.
Le LAPIiS D'AMÉRIQUE {Lepus America nu s et Bi'asiliensis. Gm.),
Lepus nanus. Schreb. ccxxxiv, B.
De la taille et {)resque de la couleur du nôtre, à pieds roussâtres, sans
noir ni aux oreilles ni à la queue ; niche dans les troncs d'arbres, et remonte
souvent dans leur creux jusqu'à leurs branches. Sa chair est insipide
et molle (i).
^i] Aj. le lapin des Indes à nuque noire, etc.