MAMMIFÈRES.
qui leur a valu le nom coniiiniii de souffleurs ("). C'est
((u'engloutissant, avec leur proie, dans leur gueule très
fendue, de grands volumes d'eau, il leur fallait une voie
pour s'en débarrasser; elle passe au travers des narines
au moyen d'une disposition particulière du voile du palais,
et s'amasse dans un sac placé à l'orifice extérieur
de la cavité du nez, d'où elle est chassée avec violence
par la compression de muscles puissans, par une ouverture
étroite percée au-dessus de la tête. C'est ainsi
qu'ils produisent ces jets d'eau qui les font remarquer
de loin par les navigateurs. Leurs narines, sans cesse
traversées par des flots d'eau salée, ne pouvaient être
tapissées d'ime membrane assez délicate pour percevoir
les odeurs; aussi ji'y out-ils aucune de ces lames saillantes
des autres animaux; le nerf olfactif manque à plusieurs,
et s'il en est qui jouissent du sens de l'odorat, ils doivent
l'avoir fort oblitéré. Leur larynx , en ibrme de pyramide,
pénètre dans les arrière-narines, pour recevoir
l'air et le conduire aux poumons sans que l'animal ait
besoin de sortir sa tête et sa gueule hors de l'eau; il n'y
a point de lames saillantes dans leur glotte, et leur voix
doit se réduire à de simples mugissemens. Ils n'ont plus
aucun vestige de poils, mais tout leur corps est couvert
d'une peau lisse sous laquelle est ce lard épais et abon-
(«) l'I. gS.
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dant en huile, principal objet pour lequel on les recherche.
Leurs mamelles sont près de l'anus, et ils ne peuvent
rien saisir avec leurs nageoires.
Leur estomac a cinq et quelquefois jusqu'à sept poches
distinctes; au lieu d'une seule rate, ils en ont plusieurs
petites et globuleuses; ceux qui ont des dents les ont
toutes coniques et semblables entre elles ; ils ne mâchent
point leur nourriture, mais l'avalent rapidement.
Deux petits os suspendus dans les chairs près de
l'anus, sont les seuls vestiges d'extrémités postérieures
qui leur restent.
Plusieurs ont sur le dos une nageoire verticale de
substance tendineuse, mais non soutenue par des os.
Leurs yeux aplatis en avant ont une sclérotique épaisse
et solide; leur langue n'a que des tégumens lisses et mous.
On pourrait encore les subdiviser en deux petites tribus
: ceux dont la tête est en proportion ordinaire avec
le corps, et ceux qui l'ont démesurément grande; la
première comprend les dauphins et les narvals.
LES DAUPHINS
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(PI- 97-)
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