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10 INTRODUCTION.
mes solides qui renlerment îles liquides dans leurs intervalles
; c'est dans les liquides que le mouvement est
le plus continuel et le plus étendu ; les substances étrangères
pénètrent le tissu intime du corps en s'incorporant
à eux; ce sont eux qui nourrissent les solides en y interposant
leurs molécules ; ce sont eux aussi qui détachent
des solides les molécules superflues ; c'est sous
la forme liquide ou gazeuse que les matières qui doivent
s'exhaler traversent les pores du corps vivant;
mais ce sont à leur tour les solides qui contiennent les
liquides et qui leur impriment une partie de leur mouvement
par leurs contractions.
Cette action mutuelle des solides et des liquides, cc
passage des molécules des uns aux autres, nécessitait;
de grands rapports dans leur composition chimique ;
et effectivement, les solides des corps organisés sont en
grande partie composés d'élémens susceptibles de devenir
facilement liquides ou gazeux.
Le mouvement des liquides, exigeant aussi une action
continuellement répétée de la part des solides, et
leur en faisant éprouver une, demandait que les solides
eussent à-la-fois de la flexibilité et de la dilatabilité ; et
c'est, en effet, encore là un caractère presque général
des solides organisés.
Cette structure commune à tous les corps vivans.
ce tissu aréolaire dont les fibres ou les lames plus on
DES ÊTRES VIVANS. 17
moins flexibles interceptent des liquides plus ou moins
abondans, est ce qu'on appelle \ organisation ; et, en
conséquence de ce que nous venons de dire, il n'y a
que les corps organises qui puissent jouir de la vie.
L'organisation résulte, comme on voit, d'un grand
nombre de dispositions qui sont toutes des conditions
de la vie; et l'on conçoit que le mouvement général
de la vie doive s'arrêter, si son effet est d'altérer quelqu'une
de ces conditions, de manière à arrêter seulement
l'un des mouvemens partiels dont il se compose.
Chaque corps organisé, outre les qualités communes
de son tissu a une forme propre, non-seulement en
général et à l'extérieur, mais jusque dans le détail de
la structure de chacune de ses parties ; et c'est de cette
forme, qui détermine la direction particulière de chacun
des mouvemens partiels qui s'exercent en lui, que
dépend la complication du mouvement général de sa
vie, qui constitue son espèce, et fait de lui ce qu'il est.
Chaque partie concourt à ce mouvement général par
une action propre et en éprouve des effets particuliers;
en sorte que, dans chaque être, la vie est un ensemble
qui résulte de l'action et de la réaction mutuelle de
toutes ses parties.
La vie en général suppose donc l'organisation en
général, et la vie propre de chaque être suppose l'organisation
propre de cet être, comme la marche d'une
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