1-1 INTllODUCnON.
ceux qui coexistent avec ceux-là , ou ceux qui leur
sont incompatibles; les parties, les propriétés ou les
traits de conformation qui ont le plus grand nombre
de ces rapports d'incompatibilité ou de coexistence avec
d'autres, ou, en d'antres termes, qui exercent sur l'ensemble
de l'être, l'influence la plus marquée, sont ce
que l'on appelle les caractères importans ^ les caractères
dominateurs ; les autres sont les caractères subordonnés,
et il y en a ainsi de dif'férens degrés.
Cette influence des caractères se détermine quelquefois
d'une manière rationnelle par la considération de
la nature de l'organe; quand cela ne se peut, on emploie
la simple observation, et un moyen sûr de reconnaître
les caractères importans, lequel dérive de
leur nature même, c'est qu'ils sont les plus constans,
et que dans une longue série d'êtres divers, rapprochés
d'après leurs degrés de similitude, ces caractères sont
les derniers qui varient.
De leur influence et de leur constance résulte également
la règle, qu'ils doivent être préférés pour distinguer
les grandes divisions ; et qu'à mesure que l'on
descend aux subdivisions inférieures, on peut descendre
aussi aux caractères subordonnés et variables.
Il ne peut y avoir qu'une méthode parfaite, qui est
la méthode naturelle: on nomme ainsi un arrangement
dans lequel les êtres du même genre seraient plus voi-
DE L'ilISTOIliE NATURliLLE. 13
sins entre eux que ceux de tous les autres genres ; les
genres du même ordre, plus que de ceux de tous les
autres ordres, et ainsi de suite. Cette méthode est l'idéal
auquel l'histoire naturelle doit tendre; car il est
évident que si l'on y parvenait, l'on aurait l'expression
exacte et complète de la nature entière. En effet, chaque
être est déterminé par ses ressemblances et ses
différences avec d'autres, et tous ces rapports seraient
parfaitement rendus par l'arrangement que nous venons
d'indiquer.
En un mot, la méthode naturelle serait toute la
science, et chaque pas qu'on lui fait faire approche la
science de son but.
La vie étant de toutes les propriétés des êtres la
plus importante, et de tous les caractères le plus élevé,
il n'y a rien d'étonnant que l'on en ait fait dans tous
les temps le plus général des principes de distinction,
et que l'on ait toujours réparti les êtres naturels en
tleux immenses divisions, celle des êtres vivans et
celle des êtres bruts.
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