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parmi tout ce qu'il y a de comnuui iivee les autres inaïumii'ères;
nous examinerons les avantages que ces particularités
lui donnent sur les autres espèces; nous ferons
coiuiaître ses principales races et leurs caractères dist
i n c t i f s ; enfin nous indiquerons l'ordre naturel du développement
de ses facultés, soit individuelles, soit
sociales.
coriFoiî^i.vnoiï i>Aivnri:r.if:iîr t>i l'uo^IJ^ik.
pied (le l'iionmie est très tUfférent de celui des siiiges (") :
il est large; la jambe porte verticalement sur lui : le talon est.
renflé en dessous ; ses doigts sont coiu'ts et ne peuvent presque
se ployer; le pouce, plus long, plus gros que les autres, est
placé sur la même ligne, et ne leur est point opposable; ce
pied est donc propre à supporter le corps, mais il ne peut servir,
ni à saisir, ni à grimper, et comme de leur côté les mains
ne servent point à la marche, l'iionmie est le seul animal vraiment
himane et bipède.
Le corps entier de l'homme est disposé pour la station verticale.
Ses pieds, comme nous venons de le voir, lui fomnissent
luie base plus large que ceux d'aucun mammifère; les
muscles qui retiennent le pied et la cuisse dans l'état d'extension
sont plus vigoureux, d'où résulte la saillie du mollet et
de la fesse; les fléchisseurs de la jambe s'attachent plus haut,
ce qui permet aux genoux nue extension conqjlète, et laisse
W l'I (ig. i.
mieux paraître le mollet; le bassin est plus large, ce qui
écarte les cuisses et les pieds, et donne au tronc ime forme
pyramidale favorable à l'équdibre: les cols des os des cuisses
forment, avec le corps de l'os, im angle qui augmente encore
l'écartcment des pieds et élargit la base du corps; enfin la tète,
dans cette situation verticale, est en équilibre sur le tronc,
parce que son articulation est alors sous le milieu de sa masse.
Quand l'homme le voudrait, il ne pourrait marclier commodément
à quatre; son pied de derrière court et presque inflexible,
et sa cuisse trop longue, ramèneraient son genou
contre terre; ses épaules écartées et ses bras jetés trop loin de
la ligne moyenne, soutiendraient mal le devant de son corps ;
le muscle grand dentelé, qui, dans les quadrupèdes, suspend
le tronc entre les omoplates comme une sangle, est plus petit
dans l'homme que dans aucun d'entre eux ; la tète est plus pesante
à cause de la grandeur du cerveau et de la petitesse des
sinus ou cavités des os, et cependant les moyens de la soutenir
sont plus faibles, car l'homme n'a ni ligament cervical, ni disposition
des vertèbres propre à les empêcher de se fléchir en
avant; il pourrait donc tout au plus maintenir sa téte dans la
ligne de l'épine, et alors ses yeux et sa bouche seraient dirigés
contre terre ; il ne verrait pas devant lui ; la position de ces
organes est au contraire parfaite, eu supposant qu'il marche
debout.
Les artères qui vont à son cerveau ne se subdivisant point,
comme dans beaucoup de quadrupèdes, et le sang nécessaire
pour un organe si volumineux s'y portant avec trop d'affluence,
de fréquentes apoplexies seraient la suite de la position
liorizontale.
' L'homme doit donc se soutenir sur ses pieds seidement. Il
conserve la liberté entière de ses mains pour les arts, et ses
organes des sens sont situés le plus favorablement pour l'observation.
Il