MAMMIFÈRES.
LES OliANGS (ij
(Sl.MIA. Ev^l PITITECUS. Geoff. Vulg. Hommes sauvaycsl.
(IMiim-U-s 10 et II.)
Sont les seuls singes de l'ancien conl inentqui n'aient poiul de callosités
aux fesses, cl leur os hyoïde, leur foie et leur coecum ressemblent ¿i ceux
de l 'homme, leur nez ne saille point, ils n'ont point d'abajoues, ni aucun
vestige de queue.
Les uns ont les bras assez longs pour atteindre ù lorre quand ils sont
(!ebout, et les j amb e s a u cont rai r e très courtes. Ce sont les orangs proprement
dits.
L'ORAPiG-OVr.iNG {Siiiiia safi/rus. L.), Amkb., 2 , Fr. Cuv., pl. 2. (2)
(PI. i;g. .,)
l ' j s s e pour élre de tous les animaux celui qui ressemble le plus h
l'homme par la forme de sa tète, la gt a n d e u r de son front et le volume
de son cerveau, mais les expressions exagérées de quelques auteurs sur
celte ressemblance tienneul en partie à ce que l'on n'en avait vu
q u e d e jeunes individus, et tout fait croire qu'avec l'âge, son museau
ilevient beaucoup plus proéminent. Il a le corps couvi-rl de gros poils
I oux, la face bleudtre, les pouces de derrière très courts comparativement
aux doigts. Ses lèvres peuvent s'ailonger singulièrement, et jouissent
d 'une g rande mobilité. On a iort altéré son histoire, par le mélange
({ue l'on en a fait avec celle des autres grands singes, et surtout du
chimpansé. Après l'avoir soumise à une.cri t ique sévère, on trouve que
(i) Ora/ig esl im iiiul muíais, signifiant
élre raisonnable, Rt qui s'applique à l'iioinme,
àI'orang-outaDgi;t àrélcphaiit. Outang
\eul dire sauvage ou des bois. C'est pourquoi
les voyageurs U'adaisent orang-outang
jiar homme des bois.
(a) La seule bonne ligure de Toraugoutang
a été long-temps celle de Fosmaer^
faite d'après un individu qui a vécu à La
Haye. Celle Buffon, Supp!. ^11, pl. i,
póclie à tous égards; celle iVAllamund
ÎBuff. d'Holl. XV, pi. XI.) est un pen
meilleure; a été copié Schrcùcr,
jil. u h. CxMi'dii Camper, copiée p l . n
C., ne nian»|ue pas d'exaclilude ; niais ou
voit irop <|u'el!e est faite d'après un oada-
\ r e . nonlius, Méd. ind. 8/,, n'en donne
qu'inie toul-à- l'ait imaginaire, quoique
I.innoeus eu ail l'ail le type de son troglodyte
(Anioui. ac. YI, pl. , , § r ) . Il y en a
d'assez bonnes dans la Irad. angl. du présent
ouvrage, et dans le voyage de Krusenslern,
jil. 94 et y5, mais toujours d'après
de jeunes sujels.
LKS QUADllUMAMLS. IOi)
l ' o r a n g - o u t a n g n'habite que les contrées les plus orientales, conmic
Malaca, la Cochinchine, et surtout la grande île de Boinéo, d'où on l'a
fait veni r par Java, mais très rarement . Jeune, et tel qu'on l'a vu en
Europe, c'est un animal assez doux, qui s'apprivoise et s'altache aisément,
qui, par sa conformat ion, parvient à imiter un grand nombre de
nos actions ; mais dont l'intelligence ne parai t pas s'élever autant qu'on
l'a dil, ni môme surpasser beaucoup celle du chien. Camper a découvert
et bien décrit deux sacs membraneux qui communiquent avec les ventricules
de la glotte de cet animal , et qui assourdissent sa voix; mai s il a eu
t o r t df croire que les oncles manquent toujours à ses pouces de derrière.
Un .singe de I5ornéo(a), qui n'est encore connu que par son squelette,
e t que l'on a n ommé jionyo (i;, ressemble tellement à l 'orang-outang
par les proport ions de toutt^s ses parties et par toutes les dispositions
des trous et des sutures de sa léte, que, malgré la grande proéminence
de son museau, la petitesse de sou crûnc et la hauteur des branches de
sa mâchoire inférieuie, on peut le croire un adulte, sinon de l'espèce
de l 'orang-outang, du moins d'une espèce très voisine. La longueur de
ses b ras , celle des apophyses de ses ver tèbres cervicales, et la tubérosité
de son calcaneum, peuvent lui faciliter la slalion et la marche sur deux
pieds. C'est le plus grand de tous les singes, et un animal des plus redoutables
; il approche de la taille de l'homme.
[M. J. Harwood (Trans, lin., XV, p. 471) décrit des pieds d'un orang,
longs de quinze pouces anglais, ce qui annoncerait une taille bien considérable,
et le porterait à regarder le pongo comme l'adulle de l'orangoutang,
si le squelette du pongo du Collège des chirurgien.s, à Loudre.s,
n'avait une vertèbre lombaire de plus que les squelcites d'orang-outang.
Ce ne serai t pas une objection; caria même variation a été observée plus
d ' u n e fois dans l'espèce humaine. ]
(i) Audeb. Singes, pl. anal. ]I, Ce nom
de pongo, corrompu de celui de boggu,
<|ue l'on donne eu b r ique au chimpansé
ou ati mandrill, a été appliqué par Butîon à
une préleuduir grande espèce d'orangoutang,
qui n'étaitqueleprodiiit inuiginaire
de ses combinaisons. \Vurnd), naturaliste
de Batavia, l'a transporté à cet animal-ci,
qu'il a décrit le premier, et dont BulToii
n'avait nulle idée. Foyez les Méni. de la
(«) IM. (ig.a.
soc. do Batavia, tome I I , p. 245. La pensée
qu'il pourrait être lui orang adulte m'est
venue à la vue d'une tète d'orang ordinaire
à museau beaucoup plus sailhmt que celles
de très jeunes individus que l'on a décrites
jusqu'à ce jour ; je l'ai lait connaître dans
un mémoire lu à l'Académie des Se. en
i « i 8 . M. Tilesius et M. Iludolplii paraissent
l'avoir eue aussi de leur côté. r . les
Méni. del'Ac. de Berlin pour i824,p. r3 i.
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