l ’un dans les terres élevées et l’autre dans les terres
basses, moins entremêlés d’arbres d’espèces différentes;
ce qui les rend l’un et l’autre comparativement
plus abondans.
Les rives du Mississippi, depuis son embouchure
jusqu’à la rivière des Arkansas, Ce qui comprend
en suivant le cours du fleuve, un espace de plus de
200 lieues ( 1,000 kilom. ) , sont bordées de marais
que les débordemens annuels de ce grand fleuve,
rendent encore plus vastes et plus aquatiques.
A la Louisiane, l’on désigne par le nom de Çypriè-
res, les parties de ces marais où cet arbre croît presque
seul, et dont il couvre quelquefois exclusivement
des milliers d’hectares. De même que dans les Flori-
des, ces marais sont contigus à de vastes savanes,
couvertes de Pins,mais le plus souvent seulement de
hautes herbes, entremêlées d’une grande variété de
plantes. Au milieu de ces pinières et de ces savanes,
on trouve çà et là des mares ou des flaques d’eau,
qui sont aussi remplies de Cyprès, dont la mauvaise
apparence, lorsqu’ils excèdent 18 à 20 pieds ( 8mètres
) , démontre évidemment qu’ils se ressentent de
la maigreur du sol qui ne diffère des terreins adja-
cens , que parce que la couche végétale, qui repose
sur un sable quartzeux, à un peu plus d’épaisseur.
D’après ce que je viens de dire, on peut se faire une
idée assez exacte des diverses parties des États-Unis,
et de la nature du sol, où se trouve le Cupressus dis-
ticha, à partir du lieü où il commence à se montrer
vers le Nord, jusqu’au Mississippi ; ce qui comprend
une étendue de plus de 5oo lieues ( 2,5oo kilom. J ;
mais au-delà de la Basse-Louisiane, vers le Sud-
Ouest,, dans la Nouvelle-Espagne, je n’ai que des
données assez incertaines, quoique j’aie quelque raison
de croire qu’on le trouve jusqu’à l’embouchure
de la rivière del Norte, latitude 26°. Cet espace eu
égard au grand circuit que fait le golfe du Mexique,
embrasseroit une étendue de pays de plus de 1,000
lieues ( 5,ooo kilomètres ) où croît le Cupressus
disticha.
Monsieur le Baron deHumboldt, dans son intéressante
description de la Nouvelle-Espagne, fait mention
de plusieurs Cupressus disticha qu’on voit dans
les anciens jardins des Empereurs Mexicains; ces
arbres plantés avant l’arrivée des Espagnols, sont
dit-il, d’une grosseur considérable.
Dans ces marais qui; dans les États méridionaux,
les Florides et la Basse-Louisiane, accompagnent les
rivières, et dont le sol très-profond, très bourbeux,
augmente tous les ans d’épaisseur, par de nouvelles
couches de terre végétale que les débordemens
y amènent, le Cupressus disticha arrive à son plus
grand développement. 11 y acquiert 120 pieds ( 4o
mètr. ) d’élévation, sur 26,3o et 4.0 ( 8, 1 o et 12 mètr.)
de circonférence au - dessus de sa base conique.,
dont la grosseur, à la surface du sol, et toujours trois
a quatre lois plus considérable que celle du corps
de l’arbre. C’est ce qui fait que les Nègres chargés
d abattre ces Cyprès, sont obligés d’élever des échafaudages
à 5 ou 6 pieds (3 mètres J au-dessus’ de