Dans les rejetons, ou dans les individus encore
fort jeunes, qui croissent dans des terreins gras et
humides, les pousses annuelles sont très-épaisses,
profondément striées et de couleur verte, avec des
points blancs sur leur superficie. On retrouve sur
les branches de la deuxième, troisième, et même septième
et huitième année, les traces de ces stries ou
cannelures primitives, lesquelles sont indiquées sur
l ’écorce par des lignes saillantes et de couleur rougeâtre.,
qui aboutissent à l’insertion des petites branches
; ces lignes finissent par disparoître entièrement,
à mesure que les branches deviennent très-grosses.
Ce caractère est également commun au Populus
cunadensis : mais, outre que ces deux arbres diffèrent
par leur aspect, on les distinguera toujours très-
facilement à leurs bourgeons ; ceux du Peuplier de
Caroline sont courts, très-verts et ne sontpas enduits
comme dans le Populus canadensis, d’une matière
résino - aromatique , dont il reste dans ce dernier
toujours des traces jusques dans barrière-saison.
Le bois du Peuplier de Caroline est blanc et très-
tendre ; on n’en fait aucun usage dans les pays où il
croît. Ce bel arbre a été introduit depuis long-temps
en Europe, où les Amateurs de cultures étrangères
l ’employent avec raison pour l’ornement de leur
résidence champêtre: seulement il a un inconvénient,
c’est que, dans quelques hivers rigoureux, sous le climat
de Paris, ses pousses terminales sont attaquées
par les gelées.
Mon Père , dans sa tlo ra Boreali Americana , â
P O P U L U S A N G U L A T A . 3o5
confondu cette espèce avec le Populus canadensis.
Ces deux arbres, il est vrai, présentent le même caractère
, celui d’avoir leurs tiges anguleuses ; mais ils diffèrent
sous les autres rapports que je viens d’indiquer.
P L A N C H E X I I .
Feuille de grandeur naturelle prise sur un grand arbre , vers
le milieu de sa hauteur. Fig. i , portion d’une pousse annuelle.
Fig. 2 , morceau d’écoree prise sur une branche de trois ans.