de trop loin à l’intérieur. Il, n’y a donc que ceux qui
demeurent à la proximité des marais, où. cet arbre
abonde encore, qui en font construire entièrement
leurs maisons, ou qui se bornent à en faire des planches
pour en revêtir extérieurement la charpente ;
car elles durent deux fois plus de temps que.celles
qu’on tire des Pins, surtout si on a soin de les faire
peindre de temps en temps: cette précautyon contribue
beaucoup à les préserver de la pourriture. Mais
de quelques matériaux que les maisons soient cons||
truites dans les villes et dans les campagnes de ces
deux États, elles sont toujours couvertes;en essentes
fabriquées de bois de Cyprès, qui durent environ
quarante ans , sans avoir besoin d'être renouvelés,
si toutefois elles ont été faites d’arbres abattus
en hiver. Les essentes se lèvent parallèlement
aux eouches concentriques. A cette occasion, je
remarquerai qu’à Norfolk en Virginie, situé près de
Dismall Swamps, où il se fabrique une prodigieuse
quantité de ces essentes et de celles de Cupressus
thyoïdes, et où on peut les, avoir au même prix,
on donne la préférence à celles qui sont tirées du
Cupressus disticha ; tandis qu’à Philadelphie et à
Baltimore, où l’on a la même facilité d’obtenir l’une
ou l’autre sorte au même prix, on préfère celles qui
sont en Cupressus thyoïdes. Ne pourroit-on pas
conclure de ce fait, qui paroit être le résultat de
l ’expérience, que le Cupressus disticha et le Cupressus
thyoïdes ne réunissent complètement tous les
principes qui rendent leur bois si durable, que dans
les pays où ils sont respectivement plus abondans,
eu égard à la nature du terrein et à la température
du climat qui sont plus favorables à leur végétation?
Dans les villes des États méridionaux, où le -Pin
blanc est à très-bon marché, le bois de cet arbre a
remplacé, en grande partie, celui de Cyprès pour la
menuiserie intérieure des maisons. Cependant les
planches faites de ce dernier, sont préférablement
employées pour l’intérieur des maisons en briques ,
et pour les châssis des fenêtres et les panneaux
des portes qui sont plus exposés à l’humidité. Les
Ébejiistes l’employent aussi pour l’intérieur des
meubles d’acajou.
On m’a assuré qu’à la Louisiane, on faisoit en
Cyprès les mâts et les bordages de navires, qui étoient
d’un excellent usage ; on en fait le même cas dans
jles ports de Charleston et de Savanah , quoiqu’il y
soit actuellement peu employé.
Par-tout où croît le Cupressus disticha, on construit
avec le tronc de cet arbre, des canots ou des
pirogues d’une seule pièce, qui ont plus de 3o pieds
( 1 o mètr.) de longueur, sur 5 pieds (2 mutr.) de largeur
; ces canots sont légers, solides etplus durables
que ceux qui sont faits avec toute autre sorte de bois.
Le long du Mississippi, les habitans en font la
clôture des champs de leurs habitations, et des
pieux qui, dépouillés de l’aubier, durent très-longtemps
en terre. Pour ce dernier usage, il est aussi
préféré « aux autres espèces de bois dans tous les
Cantons de la Géorgie, où cet arbre abonde, et où
il est facile à se procurer. L ’on en fait encore les