niers botanistes le désignent au contraire, dans leurs
catalogues, par celui de Magnolia M ichauxiiMûgré
les observations des personnes pour lesquelles j ’ai la
plus grande déférence , j’ai pensé qu’il n’eût pas été
convenable à moi surtout , dans cette occasion ,
d adopter ce nom spécifique , tout honorable qu’il
soit pour mon Père, préférablement à celui qu’il a
le premier consacré.
Ce fut dans le mois de juin 1789, lors du premier
voyage que mon Père fit de Charleston dans les montagnes
de la Caroline du Word, où je l’accompagnai,
que je trouvai personnellement cet arbre, qu’il jugea
immédiatement être une espèce de Magnolia, différente
dé celles qui avoient été décrites ou connues
jusqu’alors. Le lieu où nous rencontrâmes ce magnifique
végétal, est à 10 milles ( i 5 kilomètres^ , Sud ,
en-deçà de Lincolton, dans la Caroline du Nord,
et à 25o milles ( 4*5 kilomètres) de Charleston. Les
îecherches botaniques, fort multipliées, que nous
fîmes dans la partie supérieure des États méridionaux,
pour le retrouver, et même celles qui ont été
faites après nous par plusieurs Jardiniers botanistes
anglais, qui ne le trouvèrent non plus que nous, à
l’Est des Monts Alléghanys, sont une pucuve assez
convaincante que cet arbre est furt rare entre cette
chaîne de montagnes et la mer; tandis que dans le
lennessee, qui est situe au-delà, il est plus commun,
quoiqu on ne le reneontre cependant qu’à des intervalles
de 4o à 5o milles (65 à 80 kilomètr. j , et qu’on
n en trouve seulement que quelques pieds à la fois;
c’est une observation que j’ai eu occasion de faire;, pendant
mon voyage dans les États de ÉOuest, en i 8o3.
Le Magnolia macrophylla, comme le Magnolia
tripetala, auquel il est assez constamment réuni,
aime les situations fraîches, abritées des vents, dont
le sol très-fertile est meuble et profond. C’est aussi
avec cette espèce qu’il a le plus d’analogie, par son
port et la disposition terminale de ses feuilles, quoiqu’il
se rapproche davantage du Magnolia auricu-
lata, par leur conformation inférieure. Il tient aussi
le milieu entre cès deux espèces, par sa hauteur qui
n’excède pas 35 pieds [12 mètres), et par son diamètre,
qui n’a pas plus de 4 à 5 pouces ( 12 à 15
centimètres). Le corps de l’arbre est couvert d’une
écorce’ unie et d’une grande blancheur, laquelle suffit
en hiver, lorsqu’il est dégarni de ses feuilles,
pour le fairereconnoitre au premier abord, d’avec
le Magnolia tripetala, dont il diffère encore, à
cette époque, par ses bourgeons qui ne se terminent
point, comme ceux de ce dernier, en pointes arrondies,
mais qui sont au contraire, comme déprimés,
et couverts d’un duvet soyeux, de couleur argentine.
Le Magnolia macrophylla est, de toutes les espèces
de ce genre, celle dont les feuilles acquièrent le
plus d’amplitude : 011 en trouve qui ont jusqu’à 35
pouces (près d’un mètre) de longueur, sur 9 à 10
pouces ( 27 à 3o centimètres ) dans leur plus grande
largeur; Ces feuilles, disposées alternativement sur
les branches., et portées sur des pétioles proportion-
nément assez courts, sont de forme oVale-alongée,