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aussi un autre caractère très-distinctif 5 ce sont de
fortes épines qui garnissent les branches et souvent le
tronc des jeunes arbres. Ces épines, qui ont quelquefois
plusieurs pouces de longueur, sont ligneuses,
rougeâtres et accompagnées latéralement vers leur
tiers inférieur de deux autres épines de moitié plus
petites.
Le feuillage du Gleditsia triacanthos est léger,
d’une verdure agréable; mais il est peu touffu et il
laisse passer aisément les rayons du soleil. Si 011
considère chaque feuille isolément, on trouve quelle
est formée d’un pétiole commun, qui donne naissance
à d’autres plus courts, et auxquels sont attachés
deux rangs de petites folioles , de forme ovale,
légèrement crénelées à leur sommet, et d’une belle
couleur verte. Les feuilles tombent tous les ans, aux
approches de l’hiver.
Les fleurs disposées en grappes, sont petites, verdâtres
et peu apparentes. Aux fleurs succèdent les
fruits qui sont de longues gousses aplaties,pendantes,
ordinairement tortueuses, et d’un brun rougeâtre.
Ces gousses, longues de 1 pied à 18 pouces (34 à
à 45 centim.), contiennent des graines brunes, lisses
et fort dures, qui sont entourées d’une pulpe très-
douce dans le premier mois qui suit leur maturité,
mais qui ensuite devient très-âcre. Avec cette pulpe,
encore fraîche et soumise à la fermentation, on fait
quelquefois de la bière, mais cette pratique n’est
point généralement usitée; car, dans les États de
g l e d i t s i a t r i a c a n t h o s . 1 6 7
l ’Ouest, où les Pommiers sont devenus fort abon-
clans et les Pêchers encore davantage; on extrait de
leurs fruits des liqueurs bien préférables.
Le vrai bois ou le coeur du G le d its ia t r ia ca n t os,
ressemble beaucoup, par son organisation a celui
du R o b in ia pseudo-acacia ; mais il en différé surtout
en ce qu’il aie grain plus grossier, et les pores
plus ouverts'; ils le sont même plus q u e dans les
Chênes rouges: lorsqu’il est parfaitement desséche
sa dureté est extrême. Cependant le bois de cetarbie
est assez peu estimé au Kentucky, ou 1 on a eu , plus
que partout ailleurs, les occasions de 1 employer ■
d’en apprécier les qualités; on n’en fait usage, ni
pour la bâtisse, ni pour le charronnage; seulement
l’on en fait parfois des barres pour enclore les
champs,mais ce n’est qu’occasionnellement etlorsque
les arbres qui pourroient en fournir de meillemes,
sont moins à 'la portée d e s .'Cultivateurs. Je crois
aussi que le bois du Gleditsia triacanthos est peu
propre à l’ébénisterie : ■ Cerisier de Virginie
et le Noyer, sont très - préférables; c’est ce que
l ’expérience a appris aux habitans des pays où 1
est le plus abondant. Le seul objet pour lequel il
pourroit être employé avec un grand avantage, seroit
d’en former des haies, qui, au moyen des fortes epi-
nès dont les branches se garnissent, seroient impénétrables.
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Le Gleditsia triacanthos, a été depuis long-temps,