Delaware et du Maryland, sont tellement fangeux
pendant huit mois de Fannée, qu’ils ne sont praticables
en été que pendant les plus grandes sécheresses,
et en hiver, lorsqu’ils sont couverts de glaces.
Les arbres y Sont tellement rapprochés, que la lumière
du jour, n’y pénètre que très-difficilement. Sous leur
ombrage croissent à chaque pas , des touffes àe Rhododendron
maximum, d’Azalea et à’Andromeda,
dont la belle et vigoureuse végétation indique pleinement
que ces charmans arbustes se plaisent dans
ces terreins humides et ombragés.
Le Cupressus t hyoïdes s’élève à 70 et 80 pieds
( 23 à 26 métrés), sur un diamètre qui excède rarement
3 pieds mètre), si ce n’est cependant dans
quelques-uns de ces maraisles plus vastes, où l’on n’a
pas encore pénétré par-tout, pour en abattrelesplus
gros individus, comme dans celui qui est connu sous
le nom de Dismall swamp, situé près de Norfolk,
en Virginie; ce marais est couvert, presque dans son
entier, de Cupressus disticha et de Cupressus thyoï-
des. Ges derniers, dans les endroits où ils sont extrêmement
rapprochés les uns des autres, ont une tige
droite et parfaitement perpendiculaire, et sont dégarnis
de branches jusqu’à la hauteur de 5oà ôopieds
( i 3 à 20 mètres). On observe que dans ce marais,
les Cupressus thyoïdes occupent ordinairement de
preference le centre, tandis que les Cupressus disticha
couvrent les parties les plus rapprochées de la
circonférence; et que ceux-ci acquièrent jusqu’à 7
pieds Ç 22 decim.) de diamètre, tandis que ceuxlà
ne parviennent qu’à la moitié, de cette grosseur.
L ’Ecorce ( epiderme) est fort mince dans les jeunes
Cupressus thyoïdes, mais elle devient ensuite
fort épaisse: elle est alors d’une texture très-tendre,
filamenteuse et de couleur rousse, très-semblable
aux vieilles tiges de vignes. Lorsque cette écorce est
entamée , il en exsude une résine transparente, dont
la couleur est jaune et l’odeur assez agréable, mais
qui est toujours en trèsr'petite quantité; car ee serait
avec peine que d’un arbre d’un pied (3 décimètres)
de diamètre, on en obtiendrait plusieurs onces dans
le cours de l’été.
Le feuillage du Cèdre blanc reste, toujours vert;
ces feuilles sont autant de petits rameaux, très-sub-
divisés, et qui se composent chacun de petites écailles
aiguës, imbriquées les unes sur les autres, et au
dos desquelles se trouve une petite glande, facile à
distinguer à la loupe. C’est dans les aisselles de ces
petites ramifications, que naissent les fleurs qui sont
très-peu apparentes et auxquelles succèdent des fruits
ou cônes aussi extrêmement petits. Ces cônes, d’abord
verdâtres, et à surfaces inégales., deviennent bleuâtres
vers l’automne, époque où ils s’ouvrent pour
laisser échapper des graines très-fines.
Lors même que.le Cèdre blanc a déjà acquis une
grosseur assez considérable, on observe que les cercles
concentriques, ou les couches annuelles sont
toujours très-distinctes, mais elles sont ai nombreuses
et si rapprochées les unes des autres, qu’il paraît que
cet arbre n’arrive à son plus grand accroisement