0 2 T HUYA O C C I D E N T A L I S .
res élevées, parmi les Hêtres, les Bouleau:*, etc.
Mais, ou il garnit immédiatement les bords rocailleux
d’une multitude de petits lacs et de rivières qui
sont répandus dans ces contrées; ou le plus communément,
il couvre en grande proportion, quelque
fois même seul, des marais qui ont depuis cinquante
jusqu’à mille arpens et plus (à5 à 5oo hectares);
et on observe que la proportion des Thuya est d’autant
plus considérable que le sol est plus humide;
alors ces marais ne sont pénétrables que pendant
l’hiver, lorsqu’ils sont gelés et couverts de plusieurs
pieds de neige. Si, au contraire, ces marais ne sont
pas aussi aquatiques, ces forêts partielles de Thuya
sont entremêlées à'Abies Jiigra, à’Abies Canaden-
sis, de Betula lutea, de Fraxinus sambucifolia et de
quelques Pinus strobus. Mais, dans tous les cas, la
surface du sol, est tapissée d’un lit de Sphagnum,
tellement épais et si imbibé d’eau, qu’on y enfonce
jusqu’à mi-jambe, et qu’on en fait sortir l’eau par la
simple pression des pieds. Dans cette mousse, croissent
abondamment les plantes suivantes, Linnéa
borealis, Medeola virginica, Sarracenia purpurea
et Ornus canadensis.
Le Thuya occidentalis, arrivé à son entier déve loppement,
a un aspect tellement diffèrent des autres
arbres, par son port et son feuillage, qu’on le reeon-
noît au premier abord ; son tronc offre cela de particulier,
que de très-ample qu’il est au niveau du sol,
il diminue rapidement et se termine par un sommet
très-effilé; il est aussi trèsrameux dans les quatrecinquième
de sa hauteur; et ses principales branches
fort espacées, forment des angles droits avec le tronc ;
elles donnent naissance à un grand nombre de petits
rameaux secondaires qui sont inclinés, même pendants
, dont le feuillage ressemble à celui du Cupressus
thyoïdes.
Lorsque le Thuya occidentalis croît sur les bords
des lacs, où il vietit à l’aise, et où sa. végétàtioji est
animée par les influencés dè l’air et de la lumière il
s’élève perpendiculairement, parvient bien plus vite
à son plus grand accroissement, et ses dimensions
sont toujours plus considérables, que lorsqu’il remplit
les marais presque inaccessibles dont j’ai parlé ; Car
alors, ces arbres Sont tellement pressés les uns contre
les autres, que la texture épaisse de leur feuillage,
s’oppose à la clarté du jour et intercepte la libre' circulation
de l’air, si nécessaire à l’accroisséinent des
végétaux. J’ai aussi constamment remarqué que dans
ces marais, cet arbre^est rarement droit, et que' son
tronc, toujours plus ou moiiis inebrié, décrit une
ligne elliptique. Sa base est aussi fort large, et sur un
de ses côtés, elle e'stchargée de 2 ou 3 gros silloris qui
forment autant d’éperons , et qui, dans une direction
très-oblique, s’enfoncent en terre, et donnent naissance
aux plus grosses racines, ou en sont la continuation.
Le tronc du Thuya OCbidentalis est couvert d’une
écorce peu profondément crevassée, assez douce au
toucher et fort blanche dans lés arbres qui sont les
plus expoSes à la lumière. Son bois ,-de Couleur rou-
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