210 BIGNONIA CATALPA.
hauteur, laquelle excède fréquemment 5o pieds
( 17 mètres], sur 18 à 24 pouces Ç5o à 66 centim.)
de diamètre: il est toujours facile à reconnoitre à
son écorce peu fendillée et d’un gris blanc ; à ses
feuilles fort grandes et à sa cime très-élargie, qui
embrasse plus d’espace que sa grosseur ne semble le
comporter; résultat de la disposition de ses branches
qui sont très-divergentes et qui diffèrent encore
de celles des autres arbres, en ce qu’elles sont moins
rameuses. Les feuilles du Catalpa sont cordiformes,
pétiolées et très-grandes. Elles ont souvent 6 à 7
pouces (18 à 21 centim.) en largeur. Elles sont glabres
à leur surface supérieure et velues à leur surface
inférieure, ce qui est plus apparent sur les principíales
nervures. Elles sont tardives à se développer
au printemps, et sont aussi des premières à tomber
aux approches de l’automne, t e s fleurs qui sont fort
belles, forment de grosses grappes à l’extrémité des
branches ; leur couleur est blanche, tachetée de
violet et de jaune, et elles ont beaucoup d’éclat. Aux
fleurs succèdent des gousses cylindriques, pendantes,
brunes à l’époque de leur maturité; elles ont
alors 3 à 4 lignes ( 7 3 9 millimètres ) de diamètre ,
sur 12 à 15 pouces (36 à 45 centimètres) de longueur.
Ces gousses ou capsules renferment des graines
applaties, minces, enveloppées d’une aile, membraneuse,
longue, étroite et terminée par une houppe
de poils. Chaque graine , y compris ses ailes, est
longue d’un pouce (3 centimètres), et large d’une
ligne et demie (4 millimètres).
B I G N O N I A C A T A L P A . 2 1 Ç
Le Catalpa^ une croissance rapide, ce qui est
pleinement indiqué par le grand écartement des couches
annuelles ou concentriques. Son bois, d’un gris
blanc., est fort léger; la texture en est fine, et il paroit
comme lustré lorsqu’il a été poli. Ses qualités physiques
le rapprochent beaucoup, à ce qu’il m’a paru,
de celui du Juglans cathartica, qui en diffère seulement,
parce qu’il est d’une teinte rougeâtre , et
qu’il ést moins durable , lorsqu’il est exposé aux
injures du temps; car on a éprouvé assez récemment
dans les Etats-Unis , que le bois du Catalpa,
bien see., faisoit des pieux d’une longue durée :
on s’en est convaincu à la suite de quelques essais,
tentés par des personnes qui ont fait abattre des
arbres plantés devant leurs maisons. Voilà les seuls
renseignemens que je puis donner sur le bois de
cet arbre; car les pays où j’ai dit qu’on le trouvoit
fort abondamment^ sont encore peu habités ; et d’ailleurs
je n’y ai pas voyagé.
Si, auriprintemps , on enlève un morceau du tissu
cellulaire de l’écorce du Catalpa, on trouvera qu’elle
exhale une odeur vireuse fort désagréable. Dans une
thèse soutenue au collège de Médecine de Philadelphie,
cette écorce est présentée comme tonique ,
stimulante et susceptible dé prévenir la putréfaction
plus long-temps que le Quinquina. Mais cette thèse
m’a paru foible en moyens, en sorte qu’on ne peut pas
avoir la même confiance dans les opinions de son
auteur, que dans celles du jeune médecin qui prit
le Cornus Jlorida pour le sujet de sa dissertation,