en deux ou trois grosses branches : celles-ci peu écartées,
se rapprochent ets’entre-croisentà8 ou lopieds
(2 à 3 mètres ) plus haut. Alors elles se subdivisent,
en jetant régulièrement de toutes «parts de longs
rameaux, arcqués, flexibles et pendans, qui se balancent
légèrement dans les airs. On remarque encore
une ou deux petites branches de 4 à 5 pieds ( 1 à a
mètres) de long, qui prenant naissance à la première
bifurcation du corps de l’arbre, se renversent
et s’appliquent sur le tronc, végétant ainsi en
sens inverse des autres branches; disposition assez
singulière et que je n’ai point remarquée dans d’autres
arbres.
Le Platane étonne par la grosseur extraordinaire
de son tronc et par l’amplitude de sa cime; mais
1 Orme blanc lui est très-supérieur par son portmajes-
tueux, dont il est redevable à sa haute élévation, à
la disposition de ses branches primordiales et surtout
à l’extrême élégance de sa cime. Dans l’État de New-
Hampshire, entre Portsmouth et Portland, en suivant
la route d’en bas qui passe par Socoh et York
Court-House, on voit beaucoup de jeunes Ormes
blancs , ils sont isolés au milieu des prairies dépendantes
des fermes; ordinairement ils ramifient à 8 ,10
et i 5 pieds ( 2 , 3 et 5 mètres) au-dessus de terre,
et leurs branches, au nombre de sept à huit, partant
du même point, croissent et s’élèvent én s’inclinant
d’une manière si uniforme, que leur sommet offre
l’ensemble d’une gerbe la plus régulière: aussi, ne
peut-on se lasser d’admirer ces arbres charmans.
Le tronc de l’Orme blanc est couvert d’une écorce
(épiderme) blanche, sillonnée profondément et
d’une texture très-tendre. La couleur du bois est,
comme dans celui de l’Orme ordinaire, Ulmus cam-
pestris, d’un brun foncé. Coupé transversalement
ou même obliquement à ses fibres longitudinales,
il présente de même de petités ondulations très*
nombreuses et très-rapprocbées les unes des autres ;
mais il en diffère en ce qu’il est moins compacte ,
qu’il a moins de force, de dureté et qu’il se fend
plus aisément : c’est l’opinion de plusieurs charrons
anglais, établis depuis long-temps dans les Etats-
Unis, que j’ai consultés, et c’est ce dont je me suis
assuré depuis, par la comparaison de morceaux tires
de ces deux espèces. A New-York et dans les villes
plus au Nord, on se sert cependant du bois de
cette, espèce d’Orme pour en faire les moyeux des
roues de earosse et de cabriolet, parce quon ne peut
se procurer aussi facilement que plus au Sud, du
bois de Nyssa, reconnu préférable à Philadelphie,
pour cet objet. Le bois de cet Orme n est point
employé dans la bâtisse des maisons, ni dans les
constructions maritimes, si ce n’est quelquefois dans
le District de Maine , pour en former la quille des
vaisseaux, et seulement parce que les dimensions
considérables auxquels il parvient, permettent d en
tirer des pièces d’un seul morceau, d’une très-grande
longueur. Son écorce , au rapport des habitans , se
lève facilement pendant huit mois de 1 annee : mise
dans l’eau et ensuite battue, on s en sert dans les