aisément distinguer de ce dernier, qui file plus droit
et dont la tête est arrondie. Le Peuplier du Canada
acquiert beaucoup plus de grosseur ». Les chatons
femell es de ce Peuplier sont flexibles, pendans,
et ont de 6 à 8 pouces (18 à 24 centimètres) de
longueur. Ses graines sont enveloppées d’une très-
belle aigrette qui a la blancheur du coton. Lesbour-
geons, à l’époque de leur développement, sont lisses
et enduits d’une substance résino-aromatique ,
d’une odeur agréable.
Ce Peuplier est assez rare dans les États atlantiques.
Il n’y est connu des habitans sous aucune
dénomination particulière.. Il paroit être, au contraire,
fort commun sur les rives du Mississipi, au-
dessus de la rivière des Arkansas., ainsi que sur
celles du Missouri et de ses affluens. C’est , je
ne puis en douter, le véritable Peuplier désigné
sous le nom de Cotton wood, bois à coton, dont
parlent si fréquemment Gass, ( dans le Journal de son
Voyage à la mer du Sud, où il accompagna.les capitaines
Lewis et Clark ) , et le capitaine Pike, dans
son intéressante Relation du Nord de la Nouvelle-
Espagne. C’est même très -fréquemment, disent ces
Voyageurs, le seul arbre qu’on trouve sur les bords
des rivières de ces Contrées. Les Indiens Mandanes.,
qui habitent à 5oo lieues au haut du Missouri, nourrissent
leurs chevaux pendant l’hiver, avec les jeunes
branches de cet arbre. Les froids excessivement
rigoureux qu’on éprouve dans ces Contrées, pendant
cette saison, sont une preuve suffisante, que le
Cotton wood n’est pas le Populus angulata ou Peuplier
de là Caroline, dont les pousses annuelles gèlent
tous les ans, par un froid de quelques degres. Les
Américains de la Haute-Louisiane confondent, il
est vrai, ces deux arbres sous la même dénomination,
parce qu’ils croissent tous les deux sur les rives
du Mississipi 5 mais le Peuplier de Caroline cesse
de se montrer sur le Missouri, à 100 milles au-delà
de son embouchure dans le Mississipi. Il e st, au
contraire, beaucoup plus abondant que celui de
Canada dans la Basse-Louisiane , où la température
est si douce en hiver, qu’il n’y tombe pas de neige.
PLANCHE XI.
Feuilles de grandeur naturelle prises sur un grand arbre.
Fig. 1, portion d’une branche de deux ans.
ITI.