montagnes, la masse des forêts ; lieux solitaires où
l'atmosphère, dans les plus beaux jours de Tété, est
surchargée d’humidité,par l’évaporation des eaux des
torrens sans nombre qui se précipitent de leur sommet.
Le Magnolia auriculata, de o moitié moins élevé
que la plupart des arbres avec lesquels il croît, n’en
parvient pas moins à 4o et 45 pieds ( i 3 et 15 mètres)
de hauteur, sur 12 à ro pouces (36 à 45 centimètres)
de diamètre. Son tronc, droit et assez.bien filé, est
fréquemment dégarni de branches dans la moitié de
cette élévation. Ses branches fort espacées et peu
ramifiées, lui donnent, lorsqu’il est dégarni de feuilles,
un aspect particulier qui le fait reconnoitre au
premier abord.
Les feuilles d’un vert tendre et d’une texture fine,
ont de 8 à 9 pouces ( 24 à 2^ centimètres) de longueur,
sur 4 à 6 pouces ( 12 à 18 centim.) dams leur
plus grande largeur, et souvent un tiers, et même
moitié plus dans les jeunes individus qui poussent
vigoureusement. Les feuilles disposées alternativement
sur les branches, glabres en-dessus et en-
dessous, sont pointues à leur sommet, enflées dans
leur tiers supérieur, et se rétrécissent à leur base:
elles se terminent par une échancrure qui forme deux
lobes arrondis, d’où lui est venu le nom spécifique
latin d’Auriculata.
Les fleurs naissent aux extrémités des jeunes pour-
ses, qui sont d’un rouge violet et ponctuées de points
blancs; elles ont de 3 à 4 pouces (9 à 12 centimèt )
de diamètre; la couleur en est très-blanche et l’odeur
fort suave.
A ces belles fleurs succèdent des cènes ovales ,
d’environ 3 à 4 pouces ^9 à 1^ centimètres) de largeur:
comme ceux du Magnolia tripetala, ils sont
d’une belle couleur rose , à l ’époque de leur maturité;
et ils n’en diffèrent seulement que parce qu’ils
sont un peu moins gros,. et que chacune des Cellules
qui contient aussi une ou deux graines rouges,
est terminéh à sa partie supérieure par un petit
appendice. •
Le bois du Magnolia auriculata, tendre , spongieux
et fort léger, n’est propre à aucun usage.
Kécorce qui le couvre est grise et toujours unie,
même dans les plus vieux arbres. Si 011 enlève répi-
derme, on remarque, qu’en moins d’une minute, le
tissu cellulaire, par le seul contact de l ’air, passe de
la couleur blanche à la couleur jaune: cette écorce
a une odeur aromatique assez agréable ; infusée dans
une liqueur spiritueuse , elle passe parmi les habitans
de ces montagnes pour un bon sudorifique, dont ils
font usage dans les affections rhumatismales.
Le Magnolia auriculata réussit très-bien en pleine
terre, sous la température de Paris et de Londres;
et il eommenc|| à être assez répandu en Europe,
dans les jardins des amateurs de cultures étrangères :
c’est avec raison qu’ils le recherchent préférablemeut
au Magnolia tripetala, à cause de ses fleurs qui „
quoique un peu moins, grandes, on t, sur celles de ce
dernier, l’avantage d’une forme plus régulière et