tique, il ne parvient pas à de fortes dimensions.
Dans la partie haute de ces derniers États, dont le
climat est fort tempéré, le sol plus fertile, il est assez
commun, quoiqu’il le soit moins que dans la Virginie
et la Pensylvanie. Mais,nulle part dans l’Amérique
Septentrionale, il n’est plus multiplié et il
n’acquiert un plus grand développement, qu’au-delà
des montagnes, dans les Etats de l’Ohio, du Ken-
tucky et du Tennessée: Il abonde également dans
toutle pays des Illinois, ainsi que dans le Gennes-
sée et le Haut-Canada. Dans toutes ces Contrées,
dont le sol est tres-fertile, le Cerasus Kirginiana^
réuni au Quercus macrocarpa, au Juglans nigra,
lu Gleditsia triacantios , à YUlmus rubra, au
Gymnocladus canadensis , etc., concourt à former
la masse des forets qui les couvrent. On le
voit aussi dans tous les vallons , au milieu desquels
circulent les rivières de l’Ouest, et dont le sol
est encore plus frais, plus meuble et plus profond.
Dans ces endroits, son accroissement est bien plus
considérable. Sur les bords de l’Ohio, j’ai mesuré
plusieurs deces Cerisiers, quiavoient de 12a 16pieds
( 4 à 5 mètres) de circonférence, et de 80 à ioopieds
( 27 à 33 mètres) d’élévation. Leurtroncétoit d’une
grosseur uniforme et sans branches, jusqu’à la hauteur
de a5 à 3o pieds (8 à 10 mètres).
Les feuilles de cet arbre, longues de 5 à 6 pouces
(Y5 à 18 centimètres), sont ovales, très-pointues et
dentées dans toutleur pourtour; elles sont d’un beau
vert luisant et munies à leur base de deux petites
glandes rougeâtres On remarque autour des endroits
habités, que ses feuilles sont les plus sujettes à être
attaquées par les chenilles.
Les fleurs, de couleur blanche, sont disposées en
épis, longs de 6 à 8 pouces f 18 à 24 centimètrès),
et à l’époque de la floraison elles produisent un effet
charmant. Les fruits, de la grosseur d’un pois, disposés
pareillement en épis ou en grappes, ont une couleur
presque noire, lorsqu’ils sont à maturité: ils
deviennent bientôt alors, malgré leur amertume2,' la
nourriture des oiseaux. Ces fruits sont apportés
aux marchés de New-York et de Philadelphie, où on
les achète pour en faire une liqueur spiritueuse,
dans laquelle on met une certaine quantité de
sucre ou de cassonade.
L ’écoree du Cerisier de Virginie , diffère assez de
celle des autres arbres, pour le faire reconnoitre au
premier aspect, toutes les fois que sa haute‘élévation
ne permet pas d’en distinguer le feuillage;’ cette
écorce qui présente dans son ensemble une surface
fort égaie, #t noirâtre et raboteuse; elle se détache
demi-circulairement, en petites lames dures et épaisses,
qui restent long-temps adhérentes au corps de
l ’arbre, avant de se renouveler.
Le bois ou le coeur de -ce Cerisier est de couleur
rouge clair, teinte, qui, à la longue, prend pl us d’intensité.
Le grain en est fin , serré et très-compacte ;
ce qui le rend susceptible de receyoir un très-beau
poli. Il a encore l’avantage, lorsqu’il est bien sèc,
de ne pas se tourmenter. Ces excellentes qualités le