paroissent beaucoupplus forts; ce quiestévidemment
dû à un degré de chaleur plus considérable. Je ne
puis donc m’empêcher de regarder les Départemens
du Midi de l’Empire et le Royaume d’Italie , comme
les contrées de l ’Europe où l’on tirera tout le parti
qu’on a le droit d’attendre de la rapide végétation
de l’Acacia. Les particuliers plus pressés de jouir que
les gouvernemens, qui le planteroient dans d’assez
bonsterreins, pourront, après 20 et a5 ans, en obtenir
une masse de bois deux fois plus considérable que
celle que leur auroit donnée toute autre espèce d’arbre;
et si, dans ce pays, la quantité en étoit assez
considérable, on pourroit, comme en Amérique5, le
débiter en chevilles pour les constructions navales,
qui seroient venduesàhaut prix dans les ports de mer.
Tirées d’arbres qui auraient crû dans des pays incultes
et découverts, elles seroient encore d’un meilleur usage
que celles qui, en Amérique, proviennent d’arbres
qui font partie des forêts primitives, parce que, dans
cette partie du nouveau monde , l’atmosphère plus
hiimidefinflue défavorablement sur la qualité des bois.
D’après les Auteurs qui ont, à diverses époques ,
écrit sur l’Acacia, on voit qu’il y a environ 100 ans ,
que cet arbre étoit fort recherché en Europe, à cause
de la beauté de son feuillage et de celle de ses fleurs,
dont le parfum est si doux. On a fini par lui trouver
des défauts, et pendant un demi siècle, on l’a négligé,
et il n’en a plus été question. Mais, depuis 10 à i 5
ans, quelques agronomes lui ont donné une nouvelle
célébrité', en le présentant moins comme un arbre
d’ornement, quoiqu’on ne puisse lui contester ce
mérite, que comme un arbre utile , à cause des
bonnes qualités de son bois.
On a publié en h rance et surtout en Allemagne,
beaucoup d’observations en faveur de 1 Acacia, et
peu quilui soient contraires. Cependant, parmi ceux
qui s’occupent de planter des bois-, on en trouve un
plus grand nombre qui sont opposes à sa propagation-
11 me semble donc que, d’une part, on a trop préconisé
cet arbre , et que, de l’autre -, on 1 a trop déprécié,
et que l’on a méconnu la supériorité qu’il a , à
plusieurs égards,: sur la plupart des arbres qui croissent
dans la zône tempérée.
S’il m’étoit permis d’émettre ici mon opinion, je
dirois que les avantages les plus remarquables de
l’Acacia ^consistent d’abord dans la rapidité de sa
végétation , comparée à celle de nos arbres indigènes,
à bois dur; en second lieu, dansles services qu on peut
retirer de-son bois, à cause des excellentes qualités
qu’il possède et qui le font employer en Amérique,
à des usages importans. Aux avantages dune crois-
sauce trèsvaccélérée, de la force-et de la duree de
son bois, il en réunit un autre tres-marquant, que
n’ont pas, en général, les arbres qui viennent très-vite,
et que les Auteurs, qui ont le-plus écrit en faveur de
l’Acacia, n’ont pas assez fait ressortir, c’est la propriété
qu’il a de commencer, des la troisième annee,
à convertir son aubier en coeur, ce qui na lieu dans
le Chêne, le Châtaigner, l’Orme, le Hêtre, qu’après
io ou i5 ans-D’où il suit que, si on plantoit en
même temps et dans un bon terrein, des Acacias,
et qu’on les abattît à 25 ou 3o ans; ils auroient acquis