n’ai rien vu qui indiquât aucune différence entre le
coeur et l’aubier, si ce n’est un point d’un brun foncé,
de l’épaisseur de 2 à 3 lignes (4 à 6 millimètres),
qui se trouve dans le centre. Les arbres,*sur lesquels
j ’ai fait ces observations , avoient été abattus depuis
environ trois semaines; et j’ai remarqué que plusieurs
des copeaux, à la suite d’une légère fermentation
,. avoient contracté une couleur rose ; observation
que j’ai cru devoir consigner ici, parce qu’elle
se rattache à une autre du même genre, que j’ai fàite
sur le bois du Tulipier, et dont je parlerai à son article.
Le Magnolia grandiflora ne croît que dans les
lieux frais, ombragés, où le sol, de couleur brune,
est meuble, profond et très-fertile ; ces cantons sont
voisins, ou font partie des grands marais qui.se trouvent
le long des rivières, ou qui sont enclavés dans
les pinières ; mais on ne le voit pas dans ces marais
longs et étroits, qui traversent en tous sens les pinie-
res, dont le terrein bourbeux est peu profond, et
repose sur un sable blanc et quartzeux. Dans les
endroits que je viens d’indiquer, il croît plus particulièrement
avec le Quercus p us. palustris, le Quer-
cus jalcata, le Fagus sylvatica, YUlmus ala'a ett
YOlea americana. J’ai aussi toujours remarqué que,
là où se trouve le Magnolia grandiflora, croissoit
presque indubitablement le Magnolia tripétala.,
mais que le premier ne vient pas par-tout où croît
cette dernière espèce, qui est susceptible de supporter
un plus grand degré.de froid.
Les graines du Magnolia grandiflora rancissent
moins promptement que celles des autres sortes de
Magnolia-, et elles peuvent se conserver bonnes plusieurs
mois, sans être semées. C’est aussi 1 espèce
dont on trouve dans les cantons où il croit, un plus
grand nombre de plants : ils sont quelquefois si multipliés,
qu’en moins d’une heure, on peut en arracher,
à la main, plusieurs centaines; et ils sont aussi
beaux que s’ils avoient été eleves avec tous les soins
possibles dans une pépinière.
Les arbres isolés donnent proportionnellement un
plus grand nombre de fleurs et de cônes , que ceux
qui sont au milieu des forêts; un seul pied en porte
jusqu’à 3 et 4®®? chacun de ses cônes contient
de 4® à 5o graines.
C’est avec raison qu’en Europe, les Amateurs d arbres
étrangers recherchent avec empressement le
Magnolia grandiflora. Il est doublement intéressant,
soit par son feuillage et ses fleurs magnifiques,
soit parce qu’il est peu sensible au froid ; il l’est beaucoup
moins que l’Oranger; car il se trouve dansl Amérique
Septentrionale à 5 degrés plus au Nord que ce
dernier, qui ne croît naturellement dans les forêts ,
qu’à partir du 28e. degré. En Europe, le point le
plus avancé vers le Nord où le Magnolia grandiflora
passe bien l’hiver en pleine terre, est près
de Nantes, latitude 47°- '•> mais ce nest Tue
dans les environs de Grenoble, latitude l\.5°. II , 5
que ses fruits mûrissent. J’ai vu aussi près de Philadelphie,
dans les jardins de Mr. W. Hamilton, un
Magnolia grandiflora en pleine terre, qui suppor