à une petite hauteur, on ne doit pas en conclure que
cela soit généralement ainsi. Car toutes les fois que'
le Liquidambar est serré parmi les autres arbres,
il offre, comme le Chêne, l’Orme, le Tulipier, etc.,
une tige parfaitement droite et d’une grosseur uniforme,
jusqu’à une grande élévation ; et il ne commence
à se partager en plusieurs branches , qu’à
la hauteur de 3o et 40 pieds f 10 à i 3 mètres).
Alors il a communément de 1 à 2 pieds ( 6 à 9 décimètres)
de diamètre : mais, comme cet arbre est
fort multiplié , et qu’on le voit fréquemment dans
des terreins qui paroissent peu favorables à sa végétation,
terreins graveleux et assez secs, alors il n’excède
pas i 5 , 20 et 3o pieds (5, 7 et 10 mètres)
d’élévation, et ses branches secondaires sont cou-
vertes d’un épiderme desséché et lamelleux, qui est
attaché verticalement et non à plat, comme cela a
lieu ordinairement dans les autres arbres.
Le Liquidambar est orné d’un beau feuillage qui
devient d’un rouge terne, à l’automne, à l’époque
des premières gelées; il tombe bientôt après, et ail
printemps, il se renouvelle Sur des pousses lisses et
d’un vert jaunâtre. Les feuilles considérées isolément
, varient pour la grandeur, de 3 à 6 poucës
(g à 18 centimètres), suivant la vigueur des arbres
qui les produisent, ou même selon leur situation.
Elles sont plus grandes et découpées moins profondément
sur les branches inférieures, que sur celles du
sommet. Ces feuilles sont alternes, pétiolées, et ont
quelque ressemblance, par leur configuration, avec
celles de l’Erable à sucre ou de l’Erable platanoïdes,
étant divisées comme elles en cinq lobes principaux ;
mais elles en diffèrent principalement en ce que,
dans celles de l’arbre que je décris, lés lobes sont
plus profonds, plus réguliers et bordés de petites
dents dans leur contour. On remarque encore à leur
partie postérieure, que les principales nervures sont
à leur naissance, entourées d’un petit flocon de duvet
de couleur rousse. Dans les temps chauds,il exsude
des feuilles des arbres qu*i croissent dans les terreins
les moins humides, une substance visqueuse qui les
rend collantes au toucher ; si on vient à froisser ces
feuilles, elles donnent une odeur aromatique assez
sensible.
Les fleurs mâles et les fleurs femelles sont sur le
même arbre -, mais sur des branches différentes ; les
premières sont des chatons de forme ovale, alongés
d’un pouce et demi ( j eentimèt.) ; les fleurs femelles
sont très-peu apparentes; les fruits qui leur succèdent,
sont globuleux et hérissés de pointes.' A l’époque
de }a maturité des graines , ils ont environ
1 pouce Ç3'centimètres) de diamètre, et sont suspendus
par un pédicule flexible de i à a pouces
( 3 à 6 centimètres). Ces boules sphériques, d’abord
vertes , finissent par devenir un peu jaunâtres; elles
se composent d’un grand nombre de capsules inti-
mément unies les unes aux autres. Au commencement
de l’automne, elles s’ouvrent pour laisser échapper
ni.