des rivières, ainsi que dans les grands marais qui
.sont enclavés dans les Pinières. J’ai ausgi cru remarquer
que cet arbre étoit toujours proportionnellement
moins multiplié que les autres espèces avec
lesquelles il se trouve réuni. Cet Orme est peu élevé,
car sa hauteur n’excède pas ordinairement 3o pieds
( 10 mètres), sur g à 10 pouces ( 27 à 3o centimètres )
de diamètre. Les deux plus gros pieds que j’ai vus,
se trouvoient dans la ville de Willemington, N. C.
Ils pouvoient avoir 40 à 45 pieds ( i 3 à ifi mètres)
d’élévation, sur i 5 pouces ( 45 centimètres) de diamètre,
et leur apparence annonçoit "qu'ils devoient
être très-vieux.
Les fleurs, comme dans les autres espèces d’Or-
mes, naissent avant le développement des feuilles.
Les graines, de la même forme que celles del’ Ulmus
Americana, sont également frangées ou bordées de
cils. Elles n’en diffèrent que parce qu’elles sont un
peu plus petites. Les feuilles de Y Ulmus alata , portées
sur de courts pétioles, sont ovales et dentées
sur leurs bords ; elles sont plus petites que celles de
Y Ulmus Americana et de Y Ulmus rubra.
Les branches sont couvertes d’une substance fongueuse
qui les accompagne dans leur longueur, et qui
forme deux appendices de 2 à 3 lignes Ç6 à g millim. )
de largeur et opposés l’un à l’autre. C’est ce caractère
particulier à cet arbre, qui lui a fait donner par
mon Père, le nom spécifique à’A lata, comme ailé.
Le bois de Y Ulmus alata a le grain plus fin, plus
serré que celui de Y Ulmus americana, et il est plus
lourd. Je lui crois aussi plus de force: le coeur est
d’un rouge terne, et approchant de la couleur chocolat,
et il a l’avantage d’être toujours en grand©
proportion comparativement à l’aubier.
A Charleston, S. C. et dans quelques autres villes
des Etats méridionaux, on employé le bois de çette
espèce d’Orme , pour les moyeux de cabriolet et de
carosse; quelques charrons le préfèrent même au bois
de Nyssa pour cet objet ¿comme étant plus dur et
plus résistant. C’est le seul usage auquel j’ai trouvé
qu’il étoit employé. ,
Sous les rapports économiques, YUlmus alata
n’offre aucun avantage aux Européens qui possèdent
l’Orme ordinaire, Ulmus campestris, qui lui est
très-supérieur et par ses dimensions et par l’excellence
de son bois ; motifs suifisans pour engager les
babitans des Etats-Unis, à l’introduire dans leur
pays.
, PLANCHE V.
Rameau avec les feuilles de grandeur naturelle. Fig. 1, graines
de grandeur naturelle.