pas cependant la centième partie de l ’essence noire
ou résineuse, qui se compose principalement de
l ’Abies nigra, de Y Abies Canadensis et du Thuya
occidentalis. Il paroitroit au contraire, d’après lès
observations de mon Père, qui a voyagé vers la baie
d’Hudson, que ce n’est qu’au Nord du fleuve St.
Laurent, et notamment dans les environs des lacs de
St. Jean, et desgrands'et petits Lacs Mistassins, que le
Mélèze ,est extrêmement commun, et où il vient en
corps de forêts, couvrant à lui seul des espaces de
plusieurs milles d’étendue en tous sens. J’ai appris
qu’il étoit aussi fort abondant à Terre-Neuve; ce
qui est d’autant plus probable, que ce pays est placé
à-peu-près sous la même latitude. Vers le Sud, les
Ëta ts de New-Jersey, de la Pensylvanie et quelques-
unes des situations les plus froides et les plus ombragées
de la région montagneuse de la Virginie, sont
les points les plus avancés dans cette direction, où
il cesse de croître; aussi y est-il assez rare; et dans
le Bas-Jersey, aux environs deNew-York, on ne
le voit que dans les marais à Cupressus thyroïdes,
avec lequel il est mêlé en très-petite proportion. Les
descendans des Hollandais, assez nombreux dans
cet É ta t, l’appellent Tamarack, dénomination aussi
insignifiante que celle d’Hacmatack.
J’ai remarqué que dans le District de Maine et
l’État de Vermont, cet arbre crôissoit exclusivément
aux lieux bas et humides, et non dans les terreins
élevés, comme vers là baie d’Hudson et à Terre-
Neuve : d’où l’on pourroit conclure que les parties
les plus septentrionales des Ltats-Unis sont déjà
sous une parallèle, dont la température n’est pas
favorable à son accroissement.
Le Mélèze d’Amérique, comme celui d’Europe,
est un arbre magnifique, dont la tige droite et élancée,
parvient à 80 et 100 pieds ("27 à 33 mètres)
d’élévation, sur 2 à 3 pieds ^6 à 9 décimètres) de
diamètre. Ses-branches qui sont nombreuses, affectent
ordinairement une direction horizontale, et
même inclinée, si ce n’est vers son somùiet. L ’écorce
qui copvre le tronc et les grosses branches, est lisse,
tandis qu’elle est raboteuse, ou comme écailleuse
.sur les plus petites. Ses feuilles plus courtes que celles
de l’espèce européenne, sont molles et rassemblées
en faisceaux ou en bouquets. Elles tombent
tous les ans, à l’automne, et se renouvellent avec le
printems. Dans ces Mélèzes, comme dans les Pins,
les fleurs mâles et les fleurs femelles sont placées sur
le même arbre, mais séparées les unes des autres.
Les premières sont de petits chatons, oblongs et
eeailleux, qui, sous chaque écaille, cachent deux
anthères jaunes; ces chatons paroissent avant les
feuilles. Les fleurs femelles sont également disposées
en chatons, composés de bractées, qui couvrent deux
ovaires! lesquels, avec le temps, se changent en
petits cônes, écailleux, longs d’environ 3 à 4 lignes
( 6 à 9 millimèt.) , et dont la pointe se dirige vers le
ciel. A la base de chacune des écailles qui composent
ces cônes, se trouvent deux petites graines ailées.
Dans quelques Mélèzes, les cônes, au lieu d’être,