terre, pour les couper à l’endroit où le tronc commence
à prendre une grosseur uniforme. Cette partie
inférieure du tronc, ordinairement creuse dans les
trois quarts de son volume, n’a pas une formé pyramidale
aussi régulière, que celle du Nyssa grandi-
dentataÿ elle en diffère surtout, en ce qu elle présente
à sa surface de larges sillons longitudinaux, dont
les parties saillantes sont inférieurement comme autant
de crampons, destinés à fixer plus solidement
cet arbre dans unterrein qui a peu de consistance. De
la surface des racines des plus gros arbres, et surtout
de ceux qui sont les plus exposés aux inondations,
naissent des espèces d’exostoses ou protubérances
coniques, qui ont jusqu’à 4 à 5 pieds ( i 3 à l6 décimètres)
de hauteur, mais très-communément i8à24
pouces ( 4 à6 décimètres). Ces excroissances toujours
creuses à l’intérieur, et dont le sommet est lisse, sont
couvertes d’une écorce rousse comme Celle des racines,
auxquelles elles ressemblent encore par leur
texture ligneuse qui est très-tendre. Elles ont cela
de fort remarquable, qu’elles ne présentent jamais
aucun signe de végétation : quelques essais que j’ai
faits pour l’exciter , en les entamant à différens
endroits de leur surface, et en les couvrant ensuite
de terre, n’ont pas été Suivis du succès. Ces protubérances,
dont on ne peut assigner la cause, et qui
sont particulières à ce Cyprès, commencent quelque
fois à se manifester, lorsque les arbres ont acquis
20 à 25 pieds ( 7 à 8 mètres ) d’élévation. Les
Nègres les coupent pour faire des ruches ; c’est le
seul usage auquel elles sont quelquefois employées.
La cime des Cyprès n’est pas pyramidale comme celle
des Sapins : elle occupe au contraire beaucoup d’espace,
et souvent même elle paroit comme déprimée
dans les vieux arbres ; son feuillage , peu touffu, est
léger et d’une teinte fraîche et agréable. Chaque
feuille, considérée isolément, est longue de 4 à 5
pouces, ( i i à i4 eentim.) et présente deux rangs
de folioles disposées parallèlement sur un filet commun.
Ces folioles sont petites, linaires, un peu arc-
qnées, de dedans en dehors, et d’un vert clair. A
l’automne, elles prennent une couleur rousse et
tombent peu après. Si l’on fait bouillir pendant trois
heures les feuilles de cet arbre dans de l ’eau, elles
communiquent au liquide une couleur cannelle,
d’une teinte agréable et solide;; c’est du moins le
résultat que présentent quelques tentatives que l’on
a faites en Europe à ce sujet.
Le Cupressus disticha fleurit en Caroline , vers le
i^. février. Ses fleurs mâles et ses fleurs femelles
sont séparées , mais placées sur le même arbre ; les
premières sont disposées en chatons pendans et flexibles,
et les secondes sont en têtes et peu apparentes;
à celles-ci succèdent des fruits ou cônes de la
grosseur du pouce, qui sont arrondis et à surface
inégale; ces cônes assez durs contiennent des graines
, qui sont autant de petits corps ligneux, très-
irréguliers, dans l’intérieur desquels se trouve une
amande cylindrique. Elles sont en maturité dans le
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