attaque le tronc des Acacias vivans, à 3 , 4 et 5 pieds
( i à 2 mètres ) de terre; il perce lecorce, s’introduit
dans le centre et le ronge en tous sens, dans l’intervalle
d’un pied ( 33 centimètres), de manière qu’à la
deuxième ou troisième année, les arbres ainsi affectés
, cèdent facilement aux efforts des vents et se brisent.
Cet inconvénient est déjà tel que beaucoup de
personnes renoncent à planter des Acacias. En V ir ginie,
les Acacias qui,croissent naturellement dans
les forêts, n’ont pas encore été , que je sache , attaqués
par cet insecte destructeur, quoique ceux, qui
ont été plantés dans les environs des habitations, en
aienlfété déjà atteints. C’est certainement un très-
grand malheur, auquel il me paro.it bien difficile de
remédier, et dont les,,.effets.xe feront encore plus vivement
sentir, lorsque la destruction des forêts actuelles,
suite de l’augmentation de la population, et du
défaut de mesures conservatrices, forcera, comme
en Europe, à planter en bois des étendues de terrein
plus ou moins considérables, clans lesquelles on voudra
faire entrer l’Acacia en Certaine proportion. 11
doit donc résulter de ceci que les Acacias,- venant
successivement à disparoître dans les forêts Américaines
par la consommation journalière qui s’en fait,
,ét ne pouvant plus être reproduits dans les endroits
anciennement habités, à cause de cet insecte, ils
pourront devenir,très-rares danslespays d’où ilssônf
originaires, pendant qu’en Europe, où on n’éprouve
pas cet accident , on les propagera avec la plus grande
facilité.
Quoique j’aie dit que j’avois vu dans l’Amérique
Septentrionale, des Acacias'hauts de 70 à-80 pieds
(23 à 27 mètres}, cependant ce luxe de végétation
ne ¿’observe que dans les Cantons les plus fertiles
des États du Kentucky et de l’Ouest -Tennessée
qui, lorsqu’ils sont défrichés, rapportent successivement
et pendant plusieurs années, sans être fumés,
de trente à soixantevninots de maïs par acre; car, le
plus ordinairement, cèt arbre ne s’élève pas au-dessus
de 40 à 45 pieds ( i 3 à i 5 mètres), dans les terreins
d’une qualité inférieure et qui ne produisent que
des Chênes et des Noyers Hickery : de manière que,
comparé à ces espèces, l’Acacia ne se présente que
comme un arbre de la deuxième grandeur, dont on
ne peut que bien rarement tirer des pièces de pareille!
® dimensions. C’est pourquoi , en Europe, partout
où paroitront prospérer le Chêne, le Hêtre; le Châ-
taigner et l’Orme, on ne doit, dans aucun cas, ÿ substituer
l'Acacia.
Quoique ce soif dans cette partie de l’Europe,
située au-dejà du 485 degré de latitude Nord, qu’on
s’estle plus occupé des plantations d’Acacias, etqu’on
a publié le plus d’observations sur leur culture, je
pense, malgré tousdes sucdèg qu’on dit avoir obtenus,
que l e f arbfe ne s’y ’trouve pas enfiorêsdans
son véritable climaf Car j’ai eu occasion d’observer^;;'
pomme plusieurs autres personnes, combien sa végétation
est plus accélérée,à mesure qu’on avance vers
le Sud: c’est %e qui se remarque déjà à partir d’Orléans^,
latitude 470.54®";; et bien qu’il n’y ait entre
cette Ville et Paris, qu’environ 1 degré de différence,
des Acacias qu’on voit à Orléans.et aux alentours, y <