pour former cette chute, dont lu spectacle extraor’
dinaire cause autant de surprise que d’admiration
aux personnes qui vont la visiter, n’est pas assez
eloignee des deux rives, pour squ’on ne puisse distinguer
qu elle est bordee, dans tout son pourtour, de
Thuya occidentalis.
Dans le Canada , ainsi que dans les parties les
plus septentrionales des États-Unis, cet arbre est
connu sous le nom de Cèdre blanc, White cedar-,
il est aussi fréquemment désigné dans le District de
Maine, par celui à’American arbor vitoe. J’ai cru
devoir preferer cette dernière dénomination, quoique
la moins usitee, afin d éviter la confusion qui
doit nécessairement résulter du même nom de Cèdre
blanc, qu on donne aussi au Cupressus t hyoïdes ,
et que je lui ai conservé, comme étant celui sous
lequel il est généralement connu dans les États' du
Milieu. Il seroit dono à désirer que la dénomination
d American arbor vitce prévalût généralement.
L e Thuya occidentalis s’élève à 45 et 5o pieds
^ i 5 à 17 métrés) , sur une circonférence qui excède
quelquefois 8, 9 et 10 pieds (A 5 , 29 et 3o décim. ) ;
dimensions, il est vrai, auxquels il ne parvient que
rarement;, car sa grosseur la plus ordinaire, à 5 pieds
( 16 décim.) de terre j n’est que de 10 à i5 pouces ( 27
à 4o cent. ) de diamèt. A en juger parle grand nombre
de couches concentriques, toujours très-distinctes,
qui se trouvent dans des individus de cette force, il
paroit que la croissance de cet arbre ne s’opère qu’a vec
une lenteur extraordinaire ; car sur un tronçon
de i 3 pouces 5 lignes ( 35 centimètres et 11 millim. j
de diamètre; j’ai compté 117 couches ; j’ai également
remarqué que les plus écartées de ces couches, sont
placées vers le centre, comme dans le Cupressus dis-
ticha et le Cupressus thyoïdes; ce qui est le contraire
dans lés Chênes, les Bouleaux, les Érables, etc.
Le feuillage du Thuya occidentalis së conserve
toujours vert ; il est très-ramifié , et comme aplati
ou étalé; ses feuilles sont comme autant de petites
écailles imbriquées et opposées les unes aux autres;
elles répandent une forte odeur aromatique, lorsqu’on
les froisse. Les fleurs mâles et les fleurs femelles
sont placées sur le même arbre, mais séparées.
Les premières ont la forme de petits cônes ovales.
Aux fleurs femelles succèdent également de petits
cônes, longs d’environ 4 lignes (9 millimètres), de
couleur jaunâtre, lesquels se composent d’écailles
oblongues, qui, à l’époque de là maturité des graines
, se partagent dans toute leur longueur pour les
laisser échapper ^celles-ci sont petites et surmontées
d’une aile très-courte.
Dans le Bas-Canada, la Nouvelle-Brunswick,
l’État de Yermont et le District de Maine, le Thuya
occidentalis est, aprèsl’Abies nigra et l’Abies Cana-
densis, celui de tous les arbres résineux qui est le
plus multiplié. On le trouve dans deux situations
différentes, quoiqu’elles offrent une certaine analogie
entre elles, par la grande fraîcheur de leur sol,
condition qui paroit dans l’état naturel, nécessaire
à la végétation ; car on ne le voit jamais dans les ter