siane ; moins à cause de la grande chaleur qu’on y
éprouve en été, que parce que le terrein lui est peu
convenable ,soit en raison de son aridité, comme dans
les Pinières, soit à cause de sa trop grande humidité
, comme dans les marais vaseux qui bordent les
rivières. Quoique j’aie dit que le Tulipier étoit très-
commun dans les Etats du Centre et de l’Ouest, il
l’est cependant toujours moins que les Chênes , les
Noyers, les Frênes et les Erables, parce qu’il ne se
plaît bien que dans les terreins meubles, profonds ,
fertiles et constamment frais qui forment les bas-
fonds, dont les grandes rivières sont accompagnées,
ou encore dans ceux àpente douce qui les avoisinent,
et qui ordinairement entourent les grands marais,
enclavés dans les bois: c’est dans ces différentes situations,
que cet arbre est toujours plus abondant, et
qu’il parvient à son plus grand degré d’accroissement.
Dans les Etats atlantiques, Surtout à quelque distance
de la mer, on trouve fréquemment des Tulipiers
qui s’élèvent à 70, 80 et 100 pieds ( 23, 27
et 33 mètres) de hauteur, sur un diamètre de 18
pouces à 3 pieds ( 5o à 100 centimètres). Mais les
Etats de l’Ouest paroissent être la véritable patrie de
cet arbre magnifique , si on peut considérer comme
tel, le pays où il atteint son plus grand degré de.force
végétative. Le plus souvent leTulipier se trouve mêlé
parmi d’autres espèces d’arbres, tels que les Noyers
Hickery, le Noyer noir, le Noyer cathartique,■ le
Qymnocladus canadensis, le Cerisier de Virginie:
cependant il forme quelquefois aussi, à lui seul,
des parties de bois assez étendues, comme mon Père
en trouva au Kentucky/sur la route qui conduit
de Beard Stone à Louisville. Dans aucun de
ses voyages dans les États-Unis’, il ue vit dés
Tulipiers d'une plus grande élévation et d’une grosseur
aussi considerable: sans seloigner de la route,
il en observa un grand nombre, qui avoient i 4 , 10
et souvent 16 pieds ( 45? 49 decimeties) de
circonférence; trois milles et demi (6 kilomètres),
avant d’arriver a Louisville, il en.mesura un q u i, à
5 pieds ( 16 décimètres) de terre, avoit 32 pieds fi
pouces ( 73 décimètres) de circonférence, et qu’il
estima s’élever de 120 à 140 pieds (40 à 43 mètres);
estimation dont j’ai eu depuis occasion de vérifier
l’exactitude. De tous les arbres de l’Amérique Septentrionale
qui perdent leurs feuilles en hiver, le
Tulipier est, après le Platane, çelui qui parvient à
la plus grande hauteur et au plus fort diamètre. Mais
sa tigf parfaitement droite, son diamètre toujours
égal jusqu’à plus de 4o pieds ( i 3 mètres) de haut,
ses branches plus régulièrement espacées et revêtues
d’un superbe et riche feuillage, lui donnent une
grande supériorité sur le Platane, et l’ont fait considérer
avec raison, comme l’un des plus magnifiques
végétaux de là zône tempérée..
Le développement des feuilles du Tulipier ne ressemble
point à celui dès feuilles des autres arbres :
dans le plus grand nombre de ceux-ci, les bourgeons
sont composés d’écailleS -étroitement appliquées
les unes sur les autres, qui, au printemps,
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