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plus élastique que le Frêne blanc , mais il est moins
durable, lorsqu’il est exposé aux alternatives de la
sécheresse et de l’humidité; c’est ce qui fait que le
bois de Frêne noir est d’un usage bien moins général,
je dirai meme assez limité ; ainsi, les carrossiers
ne 1 emploient en aucune manière, et on n’en fabrique
ni rames, ni barres de cabestan, ni boites de
poulies. Dans le ï)istrict de Maine, sa grande élasticité
le fait preferer au Frêne blanc pour les cercles à
bairiques. Ces cercles sont faits de jeunes brins de 6 ,
8 et io pieds [ a et 3 mètresJ de long, qu’on fend en
deux. Comme ce bois est susceptible de se subdiviser
en lanieres tres-minces et très-étroites , on le choisit
pi eferablement pour en faire le fond des chaises de
campagnes, et celui des tamis à grillage .de bois.
Le Frêne noir est plus sujet quaucune.autre espèce,
a se charger de nodosités ou loupes, qui, quelque
fois, sont tres-'-grosses. On les détache du corps de
l’arbre, et on en fait des sébiles très-solides, et qui,
lorsqu elles ont été bien polies., présentent des acci-
dens très-singuliers, produits par le tortillement des
fibres ligneuses. Je crois que ces loupes divisées en
lames très-minces et bien polies, pourroient servir à
embellir les plus beaux meubles d’acajou.
En traversant le New-Hampshire et l’Etat de Ver-
mont, où il se fabrique beaucoup de potasse, j’ai
appris que les cendres de Frêne noir sont les plus
riches en principes alkalins.
Tels sont les principaux usages auxquels on emploie
le bois de Frene noir. Us suffisent pour nous donner
une idée de quelques propriétés qui lui sont particulières,
etquimeparoissent assez intéressantes, pour en
recommander l’introduction dans les forêts du Nord
de l’Europe. L ’expérience apprendra ensuite avec
plus de certitude, les services qu’on pourra tirer du
bois de cet arbre, par l’usage qu’on en fera dans
les arts.
Obs. Il existe dans le Kentucky, une autre espèce
de Frêne qui s’élève très-haut,. et à laquelle on dbnne
aussi le nom de Frêne noir; comme je ne la connois
qu’imparfaitement, je n’ai pas cru devoir la décrire.
PLANCHE XII.
Feuilles moitié moins grande que nature. Fig. i , graines de
grandeur naturelle.