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mier sauvage est de i 5 à 18 pieds ( 5 à 6 mètres) ,
sur 5 à 6 pouces Ç i 3 à 16 centimètres) de diamètre ;
mais il parvient quelquefois à 25 et3o ("8 à io mèt.),
sur 12 à i 5 pouces d épaisseur ^32 à 38 centimètres)!;1
il est vrai que les deux pieds de cette force que j’ai
mesurés, se trouvoient dans un champ cultivé depuis
long-temps, et dont la culture avoit très-probablement
contribué à leur grand accroissement. Ces arbres
etoient isoles et avoient toute l’apparence d’un
Pommier ordinaire. J’ai constamment remarqué que
cet arbre se trouvait toujours de préférence dans
les endroits frais et même humides, dont le sol étoit
de bonne qualité.
Les feuilles du Malus coronaria ont une forme
ovale ; elles sont lisses à leur partie supérieure , et
fortement dentées à l’époque de leur entier développement;
quelques-unes même sont comme trilobées.
Si on les froisse légèrement entre les dents, quand
elles sont encore jeunes , elles ont une saveur amère
et même un peu aromatique, ce qui me fait croire
qu’on pourroit en faire une infusion théiforme, fort
agréable, surtout en y ajoutant du sucre. Comme
le Pommier ordinaire, celui-ci fleurit dé très-bonne
heure, au printemps. Ses fleurs réunies eh bouquets
pendants, sont blanches, mêlées de rose, et produisent
un bel effet. A l’époque de la floraison, elles
répandent l’odeür la plus délicieuse ; et lorsque cet
arbre est très-commun, comme dans les Glades, l’air
en est parfumé à une grande distance. Aux fleurs succèdent
de petites pommes suspendues par de longs
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pédicules; leur couleur est entièrement verte ; elles
sont extrêmement acides et très-odorantes. Quelques
fermiers en font du cidre, quand il se trouve naturellement
beaucoup de pieds de cet arbre dans le
voisinage de leurs habitations. On dit que ce cidre
est fort bon. On fait également avec ces pommes des
confitures très-agréables, en y mettant beaucoup
de sucre.
On n’a pas encore tenté , dans les États-Unis, d’améliorer
cette espèce de Pommier sauvage ; on n’a
pas même essayé de s’en servir pour greffer les variétés
de celles qui y ont été importées d’Europe. Il
est vrai qu’elles y viennent dans une telle perfection,
même de pépins, qu’elles se reproduisent si parfaites,
ou quelles donnent de nouvelles variétés si excellentes
, qu’on perdroit peut-être beaucoup de temps
pour n’obtenir que des résultats moins utiles, à
moins que ce ne soit comme fruit à cidre, que l’on
essaye de cultiver ce Pommier indigène;.‘te qui, à
la vérité, est d’une assez grande importance : mais,
jusqu’à ce que quelques essais de ce genre aient été
tentés, il faudra se contenter de considérer le Malus
coronaria comme un arbre infiniment agréable par
la beauté de ses fleurs et par la suavité de leur
parfum.
PLANCHE X.
Rameau avec les feuilles de grandeur naturelle et un f u i t à
maturité. Fig. 1, petit rameau avec des fleurs de grandeur et de
couleur naturelle.