font employer dans toutes les petites villes des États
du Centre et de l’Ouest, pour la fabrique des meubles
de toutes especes, qui, lorsqu’ils sont faits de
morceaux choisis et les plus rapprochés des bifurcations,
sont veinés très-agréablement ; alors ces
meubles rivalisent de beauté avec ceux d’Acajou.
Car assez généralement on préfère les meubles' en
Cerisier a ceux du Noyer noir, dont la couleur déjà
tres-brune, devient presque noire, avec le temps.
Pour ce seul usage, le Cerisier de Virginie est ceiv
tainement dune utilité reelle pour toutes les parties
des Etats-Unis, éloignées des ports de mer, où l’on
n’est pas à portée de se procurer de l’Acajou; car
parmi les nombreuses espèces d’arbres qu’on trouve
dans 1 Amérique Septentrionale, à l’Est du Mississipi,
il n’en est aucune qui puisse remplacer aussi bien
1 Acajou que le Cerisier de Virginie. C’est au moins
ce que l’expérience prouve par l’emploi très-borné
qu’on fait de leur bois pour cet objet.
Sur les bords de l’Ohio, à Pittsburgh, à Marietta
et à Louisville, on fait aussi entrer le Cerasus Vir-
giniana, dans la construction des vaisseaux. On dit
qu aux Illinois , les Français s’en servent pour des
jantes de roues.
On trouve à New-York, à Philadelphie et à Baltimore,
chez les marchands de bois, du Cerisier de
Virginie, débité en planches de différentes épais-'
seurs, propres à faire des meubles, des monlans de
bois de lit et d’autres ouvrages analogues. Ces plan-
plies, planks, d’environ 3 pouces Ç g centimètres J’
d’épaisseur, s’y vendent à raison de 20 centimes le
pied, et moins de la moitié de ce prix à Pittsburgh,
ainsi que dans le Gennessée, Du Kentucky, on envoie
des planches de Cerisier de Virginie, à la Nouvelle-
Orléans, où on en fait aussi des meubles.
De tout ce que nous venons de dire, il résulte
que le Cerisier de Virginie est un arbre dont les
dimensions sont considérables, dont le bois est d’une
excellente! qualité,; et dont la brillante végétation
rend l’aspect très-agréable. C’est donc, sous tous les
rapports, un des arbres de l’Amérique Septentrionale
qui mérite de trouver place dans les forets de la
France, et surtout dans celles qui sont situées dans
les Départemens du Nord, dans les Départemens
réunis et le long du Rhin, pays qui me semblent plus
analogues à ceux dans lesquels on le voit dans les
Etats-Unis. Recommander la propagation de cet
arbre aux forestiijte- Européens , c’est engager les
Américains à le conserver avec soin et à favoriser sa
reproduction sur les terres. qu’ils se proposent de
conserver en bois. Ils devront donc d’abord y laisser
subsister quelques-uns des vieux pieds qui s’y trouveront
naturellement, pour fournir par leurs graines
à leur reproduction , et ensuite accélérer la croissance
des jeunes, en détruisant les autres espèces d’arbres
quipourroient la retarder.
PLANCHE VI.
jDeux rameaux, l’un avec des fleurs, Vautre avec des fruits
à maturité.