courant du mois d’octobre, et elles se conservent
bonnes deux ans.
Le bois du Cupressus disticha est d’une teinte
rougeâtre, lorsqu’il a été quelque temps exposé à la
lumière, et sa texture est très-fine. Il est doué d’un
grand degré de force et d’élasticité : moins résineux
que celui des Pins, il est aussi moins pesant. A ces
propriétés, il joint celle infiniment précieuse de résis4
ter très-long-temps aux alternatives de la chaleur et
de l’humidité ; variations qui sont éxtrêities dans le
Midi des États-Unis et à la Basse-Louisiane.
La qualité du bois de Cupressus disticha, sa couleur
et celle de son écorce, varient suivant la nature
des terreins où il croît : ainsi, dans les arbres qui,
étant placés immédiatement sur les bords du lit
naturel des rivières, sont presque constamment submergés
jusqu a 3 et 4 pieds ( i mètre ) dans les basses
eaux, on observe que l’écorce est d’un gris blanc
et d’une teinte plus claire que dans ceux qui croissent
loin des rives, et dans les endroits où les eaux
ne parviennent pas, où ne séjournent que momentanément.
Le bois de ceux-là est aussi plus blanc,
moins résineux et plus léger; on les désigne, dans
la Caroline' et la Géorgie, par le nom de Cyprès
blancs. Les autres au contraire , dont l’écorce est
plus rembrunie, le bois plus brun, plus chargé de
résiné et plus pesant, sont appelés Cyprès noirs $
distinction qui, comme- on voit, n’est que le résultat
de l’influencé du sol dans lequel ils ont pris naissance
, mais dont j’ai cru néanmoins devoir assigner
la cause, pour éviter toute espèce d’incertitude aux
personnes qui n’habitent pas les pays où cet arbre
est indigène. Lorsqu’on veut employer dans les arts,
le bois de ces deux variétés, on ne doit le mettre
en oeuvre que lorsqu’il provient d’arbres abattus en
hiver, et qu’il a été conservé assez long-temps pour
être parfaitement sec, car il ne perd que diffi-
cilement*»son humidité. 11 exsude du Cupressus
disticha une résine, dont la couleur est rouge et
l’odeur assez agréable : mais elle est trop peu abondante
pour être recoltée et introduite dans le commercé.
Les Nègres la préfèrent à celle des Pins pour
mettre sur les blessures qui sont déjà entrées en suppuration.
Cet arbre en rend une plus grande quantité
que le Cupressus thyoïdes, ce qui est probablement
la cause que son bois est plus dense et plus fort.
A la Louisiane , l’emploi du bois de Cyprès
est plus, général que partout ailleurs; il y remplace
très-utilement le Chêne blanc et même le
Pin qui y sont assez rares, et il a sur ce dernier l’avantage
d’être plus durable. Les maisons de la Nouvelle-
Orléans, dont la presque totalité est encore en bois,
sont construites en Cyprès. On en fait la charpente,
les planches dont elles sont revêtues extérieurement,
les essentes qui les couvrent, et la menuiserie inté+
rieure. Dans lesCarolines et la Géorgie , lors despremiers
établissemens de ces Colonies, on en faisoit
un usage presque aussi général; mais aujourd’hui
on est obligé d’avoir recours à d’autres bois, parce
que les Cyprès d’un gr.and diamètre, sont devenus
trop rares, et que l’on seroit obligé de les faire venir