pointues à leur extrémité supérieure, écliancrées, eïi
coeur à leur base, d’un vert clair en-dessus, et d’une
belle couleur glauque ou blanche à leur surface inférieure.
Elles tombent tous les ans à l’automne, et se
renouvellent d’assez bonne heure au printemps.
Les fleurs ? d e couleur blanche sont plus grandes
que celles d’aucune autre espèce de Magnolia connue;
car lorsqu’elles sont entièrement épanouies, elles
ont de 8 à 9 pouces Ç 27 à 3o centimètres) de diamètre.
Ces fleurs se composent de six pétales plus
longs et plus larges que ceux du Magnolia tripetala.
A la partie inférieure et interne de chaque pétale, se
trouve une large tache , de couleur purpurine,
de 7 à 8 lignes (21 à 24 millimètres) de diamètre.
Ces fleurs répandent une odeur douce, et produisent
un très-bel effet au milieu d’un aussi beau feuillage.
Aux fleurs succèdent des cônes longs d’envircm 4
pouces [12 centimètres), presque cylindriques, et
d’un rose v if, à l’époque de leur maturité. Ils ressemblent
d’ailleurs, pour les dispositions des valves
et des graines qui y sont enfermées, à ceux du Magnolia
tripetala et du Magnolia auriculata ; ils en
diffèrent seulement, en ce que chaque valve n’estpas
surmontée d’un petit appendice , qui s’observe surtout
dans cette dernière espèce , lorsqu’ils sont desséchés.
Les graines du Magnolia macrophylia demandent
les mêmes soins que celles des autres espèces, pour
être maintenues à l’état de germination: ils consistent
à les tenir fraîchement jusqu’au moment d’être
mises en terre.
Le bois de cet arbre est plus tendre et plus spongieux
que celui du Magnolia tripetala, qui l’est déjà
beaucoup; et de même que celui-ci, il n’est propre
à aucun usage. Tout son mérite, comme celui d’une
infinité d’autres plantes, consistera donc à décorer
nos jardins et adonner un nouveau charme au séjour
de la campagne, par la beauté de son feuillage et la
grandeur singulière de ses fleurs. C’est aussi par cette
seule considération,que les amateurs d’arbres étrangers,
en France et en Angleterre, recherchent avec
empressement, pour leur résidence champêtre, cette
espèce magnifique de Magnolia ,• et avec d’autant
plus de raison, qu’elle supporte très-bien les froids
qu’on éprouve en hiver, à Paris et à Londres.
Un pied de ce Magnolia que j’avois apporté
d’Amérique, il y a sept ans, a fleuri en 1811, dans les
jardins de S. M. l’Impératrice Joséphine, à la Malmaison.
Le Magnolia tripetala étant beaucoup plus
commun, on pourroit s’en servir pour greffer cette
espèce précieuse, ainsi que le Magnolia auriculata,
en approche ou en écusson. Cette tentative a été faite
par mon Père, dans un jardin qu’il possédoit près
de Charleston, dans la Caroline méridionale, et elle
a été couronnée du plus heureux succès.
PLANCHE VII.
Feuilles des quatre-ciiiquièmes de moins que grandeur naturelle.
Fig. i , un pétale de moitié grandeur naturelle. Fig. a , cône avec
ses graines des deux tiers de la grosseur naturelle.
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