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meilleurs conduits souterrains pour les eaux : alors
il faut se servir de préférence du Cyprès noir, comme
étant plus résineux et plus solide.
Les inépuisables cyprières qui bordent le Mississippi,
dans un espace de 200 lieues ( 4,000 kilomètres),
non-seulement ont fourni et fournissent sans
cesse à toutes les espèces de constructions qui se font
dans la Basse-Louisiane, mais encore elles ne cessent
de subvenir au commerce d’exportation qui a lieu
du bois de cet arbre aux Colonies des Indes occidentales,
où il est envoyé, débité principalement
en planches et en essentes. Cette branche de commerce
est cèpendant tres-diminuée depuis quelques
années, à cause de la grande exportation que font
les États du Nord, de planches des diverses espèces
de Pins, et notamment de celles du Pinus strobus,
dont le prix est de moitié moindre, et dont les usages
sont à-peu-près les mêmes.
A la Havanne, cette dernière sorte a , en grande
partie, remplacé celle du Cyprès pour la confection
des caisses à sucre, qui en consommoit une
grande quantité; mais pour couvrir les maisons, lés
essentes de Cyprès ont toujours la préférence. La
consommation qui s’en fait dans les Colonies françaises,
anglaises et danoises; est prodigieuse; on
1 évalue à près de 100 millions dessentes : elles èont
principalement exportées des ports de Norfolk, dans
la Basse-Virginie ; de Willmington, dans la Caroline
du Nord, et de Savanah, dans la Géorgie. Danfcer-
tames années, il-en a été expédié plus de i5 millions
de Norfolk, et 3o millions de. Willmington
C. N. Ces essentes sont de deux sortes, les unes
ont 18 pouces ( 54 centimètres ) et les autres
22 pouces (66 centimètres) de longueur, sur 3 à 6
pouces ( 8 à 16 centimètres ) de largeur. Le prix
de ces d e rn iè re sé to it à Philadelphie, dans le
mois de février 1808, de 4 à 5 piastres ( 25 francs.)
le millier, et elles se vendent ordinairement le double
aux Colonies des Indes occidentales.
Tels sont les résultats des renseignemens que j ’ai
obtenus, et des observations que j ’ai faites dans le
Midi des Étals-Unis, sur le Cupressus disticha, arbre
infiniment précieux pour ces Contrées, e.t plus encore
pour la Basse-Louisiane; car ce nouvel Étaüest encore
plus privé de bois de bonne qualité, ou de ceux
qui, comme le Quercus virens, ne sontpas de nature
à être employés d’une manière aussi générale. Il est
probable q u e s ij’avois visité cette Colonie, la description
que je viens de donner de cet arbre, quoique
plus étendue et plus exacte que celles qui ont
été publiées jusqu’ici, auroit été encore plus détaillée,
parce que j’aurois été àmême de recueillir plus
de données sur ses propriétés et sur ses défauts, dans
un pays ou son bois est employé à mille usages dif-
ferens. Je me suis borne a en indiquer les principaux.,
laissant à des Amateurs instruits, le soin de
célébrer dans; leurs écrits, cet arbre aussi précieux
par lesimportans services qu’iL rend à la société dans
ces Contrées lointaines, que majestueux par le luxe
de sa végétation.