faites en Chêne, elles pourriroient plus vite que
l’Acacia, si elles étoient immédiatement placées sur
terre. Cette précieuse propriété de résister à la pourriture,
qu’a le bois de cet arbre et dont celui d’aucune
autre espèce n’approche, si ce n’est celui du
Mûrier rouge, indique suffisamment les divers usages
auxquels ou pourrôit l’appliquer dans les endroits
où il est facile de se le procurer. Mais son emploi
dans les Etats-Unis est véritablement limité à ceux
que je viens d’indiquer, et c’est par erreur qu’on a
avancé qu’on s’en servoit pour faire des tonneaux et
des cercles, et pour former des haies.
Le bois de l’Acacia bien sec est d’une grande dureté
, et le grain qui est serré et assez fin, lé. rend
susceptible de se bien polir ; c’est ce qui fait qu’à
Paris , depuis environ dix ans, il est en grande partie
substitué au Buis pour beaucoup d’ouvrages légers
qui se font au tour, tels que boëtes de différentes
formes, salières, sucriers ; chandeliers , etc. On en
fait aussi des cuillers et des fourchettes à salade , et
autres menus ouvrages qui sont travaillés avec soin ,
de formes agréables', et se vendent à bon marché.
La rapidité avec laquelle croît l’Acacia, n’a pas
été long-temps sans être remarquée dés habitans des
Etats-Unis, car d’est un avantage inappréciable dans
un arbre dont le bois réunit tant de bonnes qualités.'
C’est cette.considération qui a déterminé plusieurs
habitans à en planter, et cette heureuse idée s’est
particulièrement réalisée dans la partie inférieure
des Etats, situés au Nord-Est de la rivière Del awares,
quicomprennent ceux qui, comme je l’ai dit; ne produisent
pas cet arbre naturellement, A insi, entre New-
York et Boston, dont l’intervalle est d’environ 3oo
milles (100 lieues), on rencontre de distancesà autres,
des fermes dont les propriétaires ont planté desAcacias
près dg, leurs maisons, et même quelquefois dans le
pourtour extérieur des barrières qui enclosent leurs
champs; mais le nombre de ceux qui ont formé ces
plantations est tout au plus le vingtième des cultivateurs.
Sur l’Ile longue, où est située la ville de New-
York, les bois ayant été, en grande partie, détruits
dans la guerre de l’Indépendance, beaucoup de personnes
ont cherché et ont même réussi à cultiver cet,
arbre d’une manière plus, étendue; mais ces plantations
sont fort circonscrites , et, à l’exception des.
arbresles plus gros, qu’on débite en gournables pour
les vaisseaux qu’on .construit à New-York, mais qui
ne suffisentpasàtoutcequi’en est nécessaire, les Acacias
plantés sont consommés par les propriétaires des
terreins sur lesquels ils se trouvent. Aussi, dans aucune
partie des États-Unis,, on n’a point encore formé
des plantations régulières de cet arbre qui équivalent
à 10, 20 ou 3o arpens, quoique plusieurs Sociétés
d’agriculture aient offert des prix pour les encourager.
Malheureusement, depuis' i 5 à 20 ans, jl est survenu
une sorte d’obstacle, qui sera un grand empêchement
aux tentatives qu’on pourra faire, dans la
suite, pour propager l ’Acacia dans toutes les parties
des États-Unis, anciennement habitées ; cet obstacle
est dû à un insecte ailé qui, depuis cette époque,
ni. 62