lions qui seroient très-propres à le produire, s i ,
probableiflenQ la rigueur du climat en hiver ne s’y
opposoit. Cet arbrisseau est au contraire très-commun
dans le New-Jersey : la colline de Weehock,
qui est presque vis-à-vis de la ville deNew-York, en
est en grande partie couverte. Il croît également aux
portes de Philadelphie,près de laSchuyikill : enfin,
en se dirigeant vers le Sud-Ouest, on le retrouve sur
les bords escarpés de toutes les rivières qui prennent
leur source dans les montagnes ; mais oiï remarqué
aussi qu’à l’Est de ces montagnes, il devient
moins abondant à mesure que les rivières s’éloignen t
de leur source et se rapprochent dé leur embouchure
dans la mer, et qu’à l’Ouest de ces montagnes
son abondance diminue pareillement à ine'sure que
les rivières s’éloignent de leur source , et sfe rapprochent
de leur embouchure dan'sl’Ohio'etle Mississipi;
car ce végétal est peu commun dans la partie occidentale
du Rentùcky et dans l’Ouest-Tenhessée. Dans les
Etats méridionaux, le Kalmia latifôlia ’Cesse aussi
entièrement de se mon trer, dès que les rivières ont
gagné le bas pays, où commencent les Pinières.
Quoique le Kalmia latifôlia soit fort abondant sur
les bords élevés des rivières^déS États du Centre et
du Sud, cependant il l’est moins en proportion que
sur les montagnes elles-mêmes, depuis la Pensylvai;
nie , j usqu’à leur terminaison en Géorgie ,1 où très-
fréquemment il couvre exclusivement des espaces de
plusieurs arpents. Mais, nulle part, il ne m’a paru
qu’il étoit plus multiplié, qu’il parvénoit à une plus
grande hauteur et qu’il développoit un plus grand
luxe de végétation, que sur les hautes montagnes de
la Caroline du Nord, qui sont elles-mêmes les plus
élevées de la chaîne des Alléghanys. Souvent le Kalmia
latifôlia y occupe à lui seul des espaces de plus
de i oo arpens (5o hect.J et forme sur le tiers supérieur
de ces, montagnes, des taillis hauts de 18 à 20 pieds
(6 à 7 mètresj, dont l’accès est très-difficile, parce que
ces grands arbrisseaux, dont le tronc toujours tortueux,
est très-résistant , se croisent et s’enchevêtrent les
uns dans les autres: et comme ils s’élèvent à la même
hauteur et que leur sommet est garni d’un feuillage
touffu et toujours vert, les espaces qu’ils occupent
çà et là au milieu des forêts, présentent dans l’eloi-
gncment plutôt l’aspect d’une prairie, entourée de
grands arbres que celui d’un bois de Kalmia latifôlia.
Les feuilles de Kalmia latifôlia, d’une texture
coriace, de forme ovale-acuminée , sont longues
d environ 3 pouces ( 9 centim. J , entières et toujours
vertes. Les fleurs disposées en corymbes ou
bouquets, à l’extrémité des rameaux, sont d’une
belle couleur rose, et quelquefois toutes blanches ;
mais elles n’ont point d’odeur. Comme elles sont
toujours très-nombreuses, elles produisent un effet
magnifique, et leur éelat est d’autant plus brillant
qu’elles sont accompagnées d’un riche feuillage.
Aussi cette espèce est-elle la plus appréciée pour
l’embellissement des jardins. Les graines contenues
dans de petites capsules globuleuses, sont très-fines
et leur maturité a lieu au mois de novembre.