cultivés. L’usage subsiste encore, dans toute l’étendue
des Etats-Unis, denclore les champs cultivés en
grains ; mais les terres soumises à la culture des céréales,
ne forment qu’une très-foible portion de celles
qui restent encore à défricher et qui sont couvertes
de forêts, dont la suite non interrompue occupe des
centaines de lieues de pays. Cependant, comme la
population s accroît sans cesse et qu’elle double tous
les vingt ans, les défrichemens augmentent chaque
année dans la même proportion ; d’abord ils sont'plus
considérables sur les bords de l’Océan qui ont été les
premiers habités, et ils diminuent ensuite à mesure
qu’on avance dans l’intérieur du pays. Les fermes isolées
au milieu des forêts, sont plus rapprochées les
unes des autres dans certains cantons, plus éloignées
dans d’autres; et comme dans ces cantons, la population
est extrêmement disséminée, que les bras sont
rares, et que, par suite, la main-d’oeuvre est trop
chère, chaque habitant cultive rarement au-delà du
vingtième, du cent dixième, du cent vingt-cinquième
et même du cent cinquantième de sa propriété ; le.
reste couvert de bois, fait continuité avec celles de ses
voisins; c’est ce qui constitue la masse générale des
forêts, dont j ’ai parlé, et où les bestiaux de toutes
espèces vivent en commun les trois quarts de l’année
et même l ’année entière. C’est pour se garantir de
leurs dégâts, que chacun est contraint d’enclore la
portion de terre qu’il a mise en culture.
Les clôtures sont généralement faites de deux
manières: dans les Etats du Nord et autour des
grandes villes des Etats du Centre, où les bois
sont moins communs;, elles sont formées au moyen
de p*ieux, éloignés de 10 à 12 pieds ^3 à i4 mètres}
et unis les uns aux autres, par 5 ou 61 barres de 3
à 4 pouces (9 à 12 centimètres) de diamètre. Dans
l ’intérieur où les bois abondent, elles sont en zig-zag
et faites seulement de barres, posées les unés au-
dessus dès autres et maintenues par le croisement
de leurs extrémités respectives. Ces clôtures sont
élevées de 7 à 8 pieds (2 à o mètres); on conçoit
facilement qu’elles doivent consommer une
prodigieuse quantité de bois dans un pays aussi étendu
que l’est cette partie de l’Amérique Septentrionale;
11 en résulte que leur entretien dans les endroits
fort anciennement habités, est très-dispendieux pour
les fermiers, qui, depuis quelques années, cherchent
à y suppléer par des haies vives. La durée de ces clôtures
est relative au choix des arbres d’où l’on tire les.
pieux et les barres transversales dont elles doivent être
faites; et qe choix est lui-même subordonné aux différentes
parties des Etats-Unis., dans lesquelles on
ne retrouve pas les mêmes productions végétales.
Ainsi, dans l’Etat de Yermont , le District de
Maine , et une très-grande partie du New-Hamp-
shire;, dans la Nouvelle-Brunswick et le Bas-Canada,
le Thuya occidentalis , Arbor vitce, ou FFhite ce-
dar, fournit le bois le plus durable pour les pieux
et les barres transversales ; aussi un fermier consi-
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